Après l’accord international phare sur les mines antipersonnelles, une initiative pilotée par le Canada il y a une quinzaine d’années, le gouvernement canadien est en train de nouveau de saisir l’initiative sur l’échiquier politique international, cette fois aux côtés des Américains qui tentent de relancer la marche vers la dénucléarisation.
Les dirigeants des 53 nations qui se réunissent pour discuter de la façon de prévenir les matières nucléaires d’entrer dans de mauvaises mains se retrouvent dans un contexte de préoccupation mondiale autour de l’utilisation du nucléaire par des mains terroristes.
Dans ce combat contre la contrebande de matières nucléaires, le Canada a un siège de premier plan à la table aujourd’hui au Sommet international sur la sécurité nucléaire où il est représenté par le premier ministre Justin Trudeau.
Il vient y mettre de l’avant un engagement commun qui exhorte les participants à nouveau honorer la résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2004.
Cette résolution oblige les états membres de l’ONU à prendre des mesures pour empêcher la prolifération des armes nucléaires, chimiques et biologiques, collectivement connues sous l’appellation d’armes de destruction massive.
Aide-mémoire… – Le sommet nucléaire d’aujourd’hui qui est le quatrième de son genre a été conçu par le président américain Barack Obama et il découle d’un discours envisageant un monde exempt d’armes nucléaires qu’il a fait à Prague en 2009 lors d’une réunion avec les dirigeants de l’UE.
Le Canada au-devant d’un autre traité international sur le nucléaire
« Il est juste de dire que le Canada a été très favorable à cet effort de sommet depuis 2009», selon Paul Meyer, ancien ambassadeur du Canada des Nations Unies et représentant permanent auprès de la Conférence du désarmement. La non-prolifération est un domaine où le Canada était un chef de fil traditionnel. »
Selon l’Initiative de la menace nucléaire, une organisation basée à Washington qui travaille avec les gouvernements sur les questions de sécurité des matières nucléaires, le Canada se classe favorablement – au troisième rang, derrière la Suisse et l’Australie – en ce qui concerne l’étendue de ses mesures de sécurité pour protéger les stocks de matières nucléaires de qualité militaire et les empêcher d’être volés et victimes de la traite.
L’engagement du Canada sera l’une des 17 déclarations communes présentées lors du sommet.
D’autres engagements débattus par les 53 nations se concentreront plus en détail sur le commerce criminel et la contrebande nucléaire.
Pour le Canada, la dénucléarisation passe au-devant en raison de la Corée du Nord
Depuis son élection en octobre dernier, que le nouveau gouvernement canadien de Justin Trudeau songeait articuler une offensive diplomatique et politique autour du thème de la non-prolifération des armes nucléaires.
Le récent test allégué d’une bombe hydrogène par la Corée du Nord a toutefois révélé l’urgence de la situation selon Rosemary McCarney, l’ambassadrice du Canada aux Nations unies : « Je pense que ça a donné des frissons à la communauté internationale et ravive ces discussions ».
Bonne question… Le Canada surveille-t-il lui-même suffisamment l’utilisation de son uranium par d’autres pays?
– Certains se questionnent sur le rôle du Canada dans la prolifération des matières nucléaires. Notre pays met régulièrement à la disposition de certains pays de l’uranium tiré de l’une de ses mines géantes de l’Ouest canadien.
– Ces réserves d’uranium doivent officiellement servir à des besoins civils comme en médecine ou au secteur énergétique de ces pays. Mais il se pourrait bien qu’une partie de cet uranium soit détourné et utilisé à des fins militaires.
– Le cas de l’Inde qui se procure de l’Uranium canadien grâce à la signature il y a neuf mois d’un important contrat de livraison d’uranium de la province de la Saskatchewan serait particulièrement problématique.
– « Vous êtes clairement entourés d’amis, ici », avait déclaré en avril dernier le premier ministre canadien, Stephen Harper, à son homologue indien, Narendra Modi, dont la visite officielle au Canada avait été marquée d’entrée de jeu par la conclusion d’un contrat de 350 millions de dollars de concentré d’uranium sur une période de cinq ans.
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