Les recherches en ligne à propos du cancer suscitent confusion et inquiétude chez les Canadiens

Les recherches en ligne à propos du cancer suscitent confusion et inquiétude chez les Canadiens
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Cancer : les Canadiens angoissent devant Google sans médecin

La Société canadienne du cancer a mené une enquête afin de déterminer ce que les gens pensent de l’information qu’ils trouvent en ligne. La réponse courte : ils en sortent accablés et confus.

Quand il s’agit d’obtenir de l’information sur le cancer, les médecins et les professionnels de la santé ont en principe la confiance de 94 % des Canadiens, mais seulement 8 % d’entre eux eux sont contactés d’abord avec des questions.

Quant aux organisations du cancer et des organismes de bienfaisance, elles sont certes dignes de la confiance de 87 % des Canadiens, mais seulement 4,5 % des Canadiens en quête d’information sur le cancer finissent par frapper à leurs portes.

Les consommateurs sont plus sceptiques des sources d’information en ligne avec seulement 69 % de taux de confiance, un taux de qui chute à 61 % pour les adultes de moins de 35 ans.

Pourtant, 85 % des personnes qui ont des questions sur le cancer vont d’abord et avant tout se tourner en solitaire vers un moteur de recherche.

L’accès aux meilleures sources d’information est un problème

Alors que le web est facilement accessible, plus de la moitié des Canadiens (54 %) disent qu’il est difficile de trouver le temps de parler avec leur équipe soignante.

Par contre un accès plus facile ne se traduit pas par un sentiment plus élevé de satisfaction. Les deux tiers (66 %) des gens se sentaient submergés d’informations, et 62 % se sentaient stressés et inquiets, un sentiment qui bondissait à 70 % chez les Canadiens de 18 à 34 ans.

L’enquête a révélé que malgré ce succès mitigé, 85 % des Canadiens demeurent plus susceptibles de regarder en ligne avant de consulter directement une équipe de médecin ou un service de soins de santé.

Écoutez
L’accessibilité est un problème non négligeable. Plus de la moitié des Canadiens (54 %) disent qu’il est difficile de joindre les membres de leur équipe médicale pour leur parler, alors que le Web est très facilement accessible. Cette facilité d’utilisation comporte toutefois des effets pervers.
L’accessibilité est un problème non négligeable. Plus de la moitié des Canadiens (54 %) disent qu’il est difficile de joindre les membres de leur équipe médicale pour leur parler, alors que le Web est très facilement accessible. Cette facilité d’utilisation comporte toutefois des effets pervers. © Istock

À propos de l’enquête pour la Société canadienne du cancer
Les 7 et 8 décembre, Vision Critical® a mené une enquête en ligne auprès de 1508 adultes canadiens sélectionnés au hasard parmi des membres du Forum Angus Reid. La marge d’erreur, qui mesure la variabilité de l’échantillonnage, est de +/- 2,08 %, 19 fois sur 20. Afin d’obtenir un échantillon représentatif de l’ensemble de la population adulte du Canada, les résultats ont été statistiquement pondérés selon le niveau de scolarité, l’âge, le sexe et la région (et, au Québec, selon la langue) à partir de données de recensement.

Le nombre de nouveaux cas de cancer bondira d’au moins 35% au Québec dans les 15 prochaines années. C’est ce que nous apprend un nouveau rapport publié hier par la Société canadienne du cancer en collaboration avec l’Agence de la santé publique du Canada et Statistique Canada. Le docteur Pierre Hallé est chef du Service de gastro-entérologie au CHU de Québec.
Le saviez-vous ? 35% plus de cancers au cours des 15 prochaines années au Québec

L’opinion d’une spécialiste du cancer

La Dre Janice Giesbrecht, du Système de santé de Niagara au sud de la province de l’Ontario est directrice médical du service d’oncologie de sa région. Elle dit qu’un moyen de remédier à ces sentiments confus est de poser directement des questions.

Giesbrecht reconnaît que les Canadiens ont adopté en bloc une nouvelle façon de recevoir de l’information ce qui comprend leur information sur la santé. Lorsque la santé et les symptômes des patients ne collent plus avec qu’ils ont lu en ligne cependant, c’est là dit-elle que les problèmes peuvent commencer.

Bien que l’information acquise est facile à obtenir, naviguer à travers et faire le pour et le contre ne l’est pas, dit-elle. Lire quelque chose en ligne peut donner à un patient beaucoup d’informations, mais cela pourrait ne pas être une information qui s’applique à leur cas ou à leur situation individuelle.

La spécialiste du cancer encourage une bénévole. Photo crédit : stcatharinesstandard.ca/

La spécialiste du cancer encourage une bénévole. Photo crédit : stcatharinesstandard.ca/

En fin de compte, la Dre Janice Giesbrecht estime que la recherche en ligne n’est pas une mauvaise chose et que la Société canadienne du cancer fait bien d’essayer de mieux comprendre comment les patients se sentent lorsqu’ils utilisent cet outil.

« Mais je pense toujours que nous sommes loin du jour ou Dr Google répond à toutes nos questions », dit-elle avec un petit rire.

Le saviez-vous?
Le site vosdroitsensante.com, qui regroupe un millier de pages d’informations sur les services de santé au Québec est l’un de ces sites sérieux où l’on, aborde un vaste éventail de sujets relatifs à la santé : éthique, confidentialité, recours des usagers, accès au dossier médical, consentement aux soins en fin de vie, droits des personnes aînées, gratuité des services, structure et organisation du réseau, etc.

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L’évaluation de l’information sur la santé en ligne – Association canadienne de santé publique 

Canadians relying on the web to answer cancer questions – Canadien Cancer Society 

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé
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