Le projet d’une modernisation des lois des transports et des différents codes de la route avance maintenant sur les planches à dessin des gouvernements au Canada
Le budget fédéral canadien du mois dernier prévoyait par exemple une maigre enveloppe de 7,3 millions sur deux ans pour améliorer la sécurité des véhicules automobiles, notamment pour mettre à jour la réglementation afin de tenir compte des véhicules sans conducteur.
Les représentants de l’industrie canadienne de l’automobile et des hautes technologies ont recommandé cependant au gouvernement fédéral d’avancer prudemment en réformant la réglementation pour encadrer la « voiture intelligente ».
En février dernier, une « voiture autonome » testée par Google en Californie aurait été en partie responsable d’un accident impliquant un autobus.
Un éminent ingénieur et professeur canadien soutient que les gouvernements provinciaux doivent s’investir davantage en matière de réglementation pour les véhicules sans conducteurs, qui arrivent à nos portes.

Le professeur Jason Millar, de l’Université Carleton, à Ottawa, soutient que les constructeurs automobiles n’ont pas l’expertise nécessaire pour comprendre et anticiper par exemple comment, un véhicule dit « intelligent » devrait dévier de sa route afin d’éviter une collision.
Le professeur Millar, un ingénieur qui enseigne aussi la philosophie, soutient que le législateur devra prendre en compte les nouvelles implications éthiques et politiques du véhicule sans conducteur.
Ces questions peuvent paraître bien théoriques pour l’instant, mais la voiture intelligente est sur le point d’envahir nos routes, alors que la réglementation est pourtant à peu près inexistante.
L’auto sans conducteur vient de s’élancer au Canada pour la première fois
Des entreprises comme Mercedes, Google, et Tesla ont maintenant un tout nouveau coin de la planète pour tester leurs véhicules autonomes. La province d’Ontario devient la première au pays à permettre l’essai de véhicules automatisés sur ses routes.
Les tests de véhicules autonomes sur les routes publiques ont commencé depuis le premier janvier, une initiative qui place l’Ontario en avance donc sur presque toutes les autres régions en Amérique du Nord.
Cela lui permet de mieux se positionner pour saisir une large part des milliards de dollars que vont investir les constructeurs automobiles dans cette nouvelle génération de véhicules, des entreprises de pièces détachées aux grands constructeurs automobiles qui sont déjà au Canada largement concentrés dans la province de l’Ontario.
La province voisine du Québec serait-elle en train de rater ce virage lucratif de l’automobile sans conducteur?
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Photo Credit: AP Photo/file / Eric Risberg
Sur une route près de chez vous en Ontario
Dans le projet pilote ontarien, il n’y a pas de restrictions sur quelles routes et quelles autoroutes les véhicules autonomes peuvent être testés. En l’absence cependant d’une modernisation des lois ontariennes concernant le transport, un opérateur formé doit, pour des raisons légales et des motifs élémentaires de sécurité, demeuré derrière le volant en tout temps. Cela offre notamment certaines garanties du point de vue des assurances en cas d’accident.
Le projet pilote est conçu pour atteindre une durée de dix ans. Mais le ministre des Transports de l’Ontario soutient qu’il pourrait faire progresser le dossier de la conduite automobile automatique plus rapidement à travers les méandres bureaucratiques ou juridiques suivant les résultats du projet et bien sûr on le soupçonne selon le contexte international et les attitudes d’autres pays qui semblent s’ouvrir plus rapidement que prévu au concept d’auto sans conducteurs.
Ross McKenzie, directeur du Centre de recherche automobile de Waterloo en Ontario dit qu’il faudra probablement trois à cinq ans pour compléter les tests de conduite et la validation des technologies dans le contexte particulier des hivers canadiens.
« Rapid est un euphémisme » quand on décrit le rythme des changements qui s’opèrent au sein des sociétés technologiques et des constructeurs automobiles qui travaillent à développer non seulement les véhicules autonomes, mais les véhicules qui sont connectés à l’Internet, déclare Ross McKenzie.

L’automobile intelligente du futur existe déjà, mais en pièces détachées
ÉcoutezRCI avec des informations de La Presse canadienne et la contribution de Claude Bernatchez, d’Alex Boissonneault de Radio-Canada
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