En tournant le dos à Thomas Mulcair, une mince majorité des néo-démocrates tente de débarrasser leur parti de la prudence politiquement correcte qu’a incarné leur chef durant la récente campagne électorale de l’automne dernier.
La tention des derniers jours se lisait sur le visage du chef Thomas Mulcair qui ne voulait pas répondre clairement à la question sur les lêvres de plusieurs journalistes : pourrait-il rester à la tête de son parti, le NPD, s’il n’obtenait que 70 % ou même seulement 60 % des appuis lors d’une importante réunion de son parti ce week-end dernier?
Le chef néo-démocrate réitérait seulement qu’il avait l’intention de demeurer chef si les membres du NPD lui donnaient le feu vert : « Je sais que comme chef, je dois jouir d’un bon appui, et le genre de chiffre (70 %) évoqué par (la présidente du parti) Rebecca Blaikie est le genre de chiffre que j’ai senti à travers le pays », a répondu M. Mulcair lorsque questionné sur son niveau d’appui chancelant.
Cette perte de vitesse était le résultat direct de son échec électoral en octobre dernier et qui avait conduit au pouvoir son adversaire libéral Justin Trudeau.
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Aide-mémoire…
– Lors du vote de confiance auquel s’était soumis Thomas Mulcair en avril 2013, les militants avaient été 92,3 % à dire non à la question de la nécessité d’une course à la direction.
– En 2011, un mois après la performance historique du NPD, qui avait propulsé le parti au rang d’opposition officielle au Parlement canadien, les militants néo-démocrates avaient appuyé le défunt ched du NPD, Jack Layton, avec un score de 97,9 %.
– Mais la perte de la première position dans les sondages durant la campagne électorale et une chute spectaculaire de 20 points de pourcentage autour d’un appui du chef par rapport au port du niqab sont venues tout changer dimanche pour Thomas Mulcair .

La décision des délégués révèle un parti divisé entre sa gauche et sa droite
Les membres du NPD qui se réunissaient en congrès à Edmonton dans l’Ouest canadien se sont donc finalement prononcés dimanche contre leur chef et ils optent pour une course à la direction ainsi qu’un virage probable vers la gauche.
Le verdict, impitoyable, est tombé dimanche après-midi. Ce n’est donc pas 70 % ou 60 % d’appuis qu’a reçu Thomas Mulcair, mais un coup de pied de 52 % de la part des 1800 délégués.
M. Mulcair a précisé dimanche qu’il resterait à la tête du NPD en attendant le choix de son successeur. La formation aura jusqu’à deux ans pour sélectionner un nouveau dirigeant.
La prochaine élection canadienne à date fixe est prévue quant à elle pour 2019.

RCI avec des informations de Radio-Canada et la contribution d’Alain Gravel et Sandra Gagnon de Radio-Canada
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