Sur la côte ouest-canadienne, des chercheurs de l’Université de Victoria en Colombie-Britannique affirment être sur la piste d’un béton intelligent capable de s’autorégénérer. Leur découverte prolongerait la durée de vie des édifices et permettrait d’écarter certaines catastrophes comme l’effondrement d’un viaduc survenu au Québec il y a 10 ans.
Le professeur de génie civil Rishi Gupta explique qu’il poursuit avec son équipe des recherches pour élaborer une combinaison de matériaux pouvant produire un béton durable et à l’épreuve des fissures ainsi que des mélanges capables de réparer d’eux-mêmes les lézardes.
L’objectif ultime est de mettre au point un béton qui ne se fissure jamais : « Si le béton décide tout de même de craquer, nous sommes en train de concevoir des systèmes intelligents qui auront la capacité de s’autorégénérer, » déclare Rishi Gupta.
Les fibres ajoutées sont un élément essentiel d’un béton en santé
« Nous travaillons avec du béton auquel des fibres ont été ajoutées la Colombie-Britannique étant déjà un chef de file en matière de béton renforcé avec des fibres » révèle l’ingénieur canadien.
Rishi Gupta indique que son département teste ainsi la capacité du béton à s’autorégénérer en fonction des différentes quantités de fibres versées dans le mélange. Ces fibres comprennent des déchets industriels comme des cendres ou de la cellulose de bois.
« Nous avons un brevet qui a été récemment approuvé et nous possédons la seule technique au monde pouvant être utilisée pour mesurer la vitesse auquel des systèmes comme ceux-là s’autorégénèrent, Nous sommes en mesure de prédire la durée de vie du béton. »
Selon M. Gupta la prolongation de la durée de vie du béton est aussi bénéfique pour l’environnement : « Le béton est considéré comme n’étant pas tellement durable parce que chaque tonne de béton produit environ une tonne de dioxyde de carbone, a-t-il dit. Si vous pouvez faire en sorte que votre structure dure plus longtemps, vous rendez le matériau plus durable ».
Aide-mémoire…
L’effondrement au Québec du Viaduc de la Concorde près de Montréal
– Le viaduc de la Concorde était un viaduc construit en 1970 pour permettre au boulevard du même nom d’enjamber une autoroute à Laval, dans la banlieue nord de Montréal, au Québec.
– Ce viaduc s’est effondré le 30 septembre 2006, vers 12 h 30, écrasant deux voitures et leurs cinq occupants, tous tués sur le coup. Six personnes qui circulaient sur le viaduc ont également été blessées.
– Une enquête avait par la suite notamment déterminé en autre que le béton utilisé dans le viaduc n’avait pas les caractéristiques suffisantes pour résister aux cycles de gel-dégel en présence ds sels fondants utilisés sur nos routes au Canada l’hiver.
L’approche de compétiteurs anglais pour du béton bio qui s’autorépare
Du béton expérimental dont les fissures se réparent par elles-mêmes a été également mis au point par des chercheurs néerlandais qui mettent à contribution le pouvoir des bactéries.
Les chercheurs Henk Jonkers et Eric Schlangen de l’Université technique de Delft affirment que leur béton nouveau genre contient des bactéries productrices de calcaire qui s’activent lorsque de l’eau s’infiltre dans la structure.
Des spores bactériennes sont ajoutées sous forme de granules dans le mélange de béton. L’eau est l’ingrédient manquant nécessaire pour que les microbes se développent. Les spores restent donc en état de dormance jusqu’à ce que l’eau de pluie fasse son chemin dans les fissures et les active.
Les bactéries sont inoffensives et appartiennent au genre Bacillus. En laboratoire, les chercheurs ont pu rétablir des fissures d’une largeur de 0,5 mm, soit de deux à trois fois plus grosses que le tolèrent les normes actuelles. Mais ce béton injecté de bactérie coûtait lors d’essais réalisés en 2012 deux fois le prix du béton ordinaire.
Vidéo de présentation du béton européen qui s’autorépare _ EpoFilms
RCI avec des informations de Radio-Canada
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