Photo: Frank Gunn La Presse canadienneLe p.-d.g. de BlackBerry, John Chen

Photo: Frank Gunn La Presse canadienneLe p.-d.g. de BlackBerry, John Chen

Contrairement à Apple, BlackBerry se fait un devoir d’aider les policiers, et ce depuis 2010

Selon le patron de BlackBerry, le monde est un « sombre endroit » lorsque les entreprises placent leur réputation au-dessus du bien commun.

Le fabricant canadien de téléphones intelligents reconnus pour son logiciel de protection de données et utilisés par la classe politique du monde entier a reconnu indirectement lundi avoir collaboré avec la police fédérale canadienne dans le démantèlement d’une organisation mafieuse de Montréal qui utilisait son système de messagerie.

L’enquête, surnommée « Projet Clemenza », s’intéressait au meurtre du membre d’une famille liée au crime organisé.

L’enquête, qui avait débuté en 2010, avait mené à la mise en accusation et à la condamnation de 32 individus pour trafic de drogue, extorsion, agression et autres infractions.

Mais la compagnie insiste sur le fait que son système de sécurisation de données demeure « impénétrable ».

Le saviez-vous?
Ce n’est qu’après une fuite que le P.-D.G. est passé aux aveux
Les sites d’informations Vice News et Motherboard avaient affirmé la semaine dernière, citant des documents judiciaires, que BlackBerry avait peut-être aidé la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à espionner des membres d’une organisation mafieuse de Montréal soupçonnés d’un meurtre.
Selon ces documents, la GRC avait obtenu la clé unique de cryptage des téléphones BlackBerry des personnes incriminées, lui permettant de lire des échanges sur les messageries internes de téléphones appartenant à des membres de cette organisation mafieuse.

C’est le rôle d’une entreprise technologique de travailler aux côtés des policiers

Dans une entrée de blogue mise en ligne lundi, le P.-D.G., John Chen estime que les firmes devaient trouver le juste milieu entre la protection du droit à la vie privée et l’aide aux enquêteurs qui cherchent à appréhender des criminels.

John Chen, affirme que « les sociétés de technologie, en tant qu’entreprises responsables, devraient se conformer aux demandes d’accès [à des informations] légales et raisonnables ».

Cette déclaration vient alimenter un débat public sur la manière d’équilibrer vie privée des utilisateurs et sécurité et qui a été récemment déclenché par le refus d’Apple d’aider le FBI américain à décrypter l’iPhone d’un auteur de la tuerie de San Bernardino, qui avait fait 14 morts en Californie début décembre.

Un téléphone BlackBerry.
Un téléphone BlackBerry. © Ici Radio-Canada / Patrick Pilon

Pouvez-vous encore faire confiance à BlackBerry?

John Chen soutient que BlackBerry ne donne accès à ses systèmes que dans des cas spécifiques, comme dans le cadre d’enquêtes criminelles.

« Pour BlackBerry, il y a un équilibre à respecter entre faire ce qui est juste, comme aider à appréhender des criminels, et empêcher les gouvernements d’abus de la vie privée des citoyens », a déclaré M. Chen.

Cependant, la sécurité des communications des entreprises et des gouvernements qui disposent de leurs propres serveurs est hors d’atteinte, a-t-il souligné. Ces serveurs sont « impénétrables » puisque les clients contrôlent eux-mêmes leur clé de sécurité pour ces communications, a soutenu le P.-D.G. de BlackBerry.

« Pour BlackBerry, il existe un équilibre entre faire la bonne chose, comme aider à l’arrestation de criminels, et empêcher un abus des intrusions dans la vie privée des citoyens par un gouvernement, par exemple lorsque nous avons refusé de donner accès au Pakistan à nos serveurs », a écrit M. Chen.

« Nous avons été capables de trouver cet équilibre même si des gouvernements ont exercé des pressions sur nous afin que nous modifiions nos fondements éthiques. Malgré ces pressions, notre position a été inflexible et nos actions sont la preuve que nous sommes engagés envers ces principes. »

Aide-mémoire…
Le FBI a traîné Apple devant les tribunaux récemment dans l’espoir de forcer l’entreprise à l’aider à accéder à l’information contenue sur le iPhone utilisé par un des tireurs dans l’attentat perpétré en décembre à San Bernardino, en Californie.
Apple a refusé de collaborer avec le FBI, mais ce dernier a éventuellement été capable de contourner la protection du téléphone sans l’aide du fabricant.

Un propriétaire de iPhone 6 exhibe son nouvel appareil.
Un propriétaire de iPhone 6 exhibe son nouvel appareil. © Lucy Nicholson / Reuters

RCI avec la contribution de La Presse canadienne et de l’Agence France-Presse

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Société
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