Un des deux principaux partis d’opposition au Québec, la Coalition avenir Québec (CAQ) vient de se ranger dans le camp de ceux qui militent pour l’imposition d’une école obligatoire pour tous les enfants dans cette province jusqu’à l’âge de 18 ans au lieu des 16 ans seulement comme c’est en ce moment le cas.
Si les électeurs devaient élire le CAQ comme prochain gouvernement, dans un horizon de deux à trois ans, la seconde province la plus populeuse au Canada joindrait les rangs de l’Ontario, la province canadienne la plus populeuse, qui a adopté la mesure il y a 13 ans et qui possède aujourd’hui le taux de décrochage scolaire le moins élevé au Canada tandis que le Québec possède lui le plus élevé.
En Ontario, le taux de diplomation au secondaire est passé de 68 % en 2004 à 84 % en 2014.
Pendant la même période, le taux de diplomation au Québec est passé de 67 % à 71 %.
Égide Royer professeur en adaptation scolaire, Université Laval
Égide Royer, professeur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de l’Université Lava au Québec, est un des nombreux spécialistes québécois qui jugent que rendre l’école obligatoire jusqu’à 18 ans améliorerait la persévérance scolaire.
Mais d’autres estiment cette vision simpliste ou même erronée.
L’école devrait être obligatoire jusqu’à 18 ans, à moins d’avoir décroché un diplôme valable avant cela.
Robert Gagné
C’est ce qu’avançaient à leur tour en janvier dernier trois chercheurs de HEC Montréal, Jonathan Deslauriers, Robert Gagné et Jonathan Paré
Ils affirmaient que la lutte contre le décrochage doit aller «plus loin que le simple fait de terminer le parcours général au secondaire. Sans une formation spécialisée, que ce soit au niveau professionnel, technique ou universitaire, les jeunes ne sont pas outillés pour entrer sur le marché du travail, qu’ils aient obtenu ou non un diplôme d’études secondaires».
Les chercheurs de HEC Montréal expliquaient qu’au Danemark, les chômeurs de moins de 25 ans n’ayant pas terminé le deuxième cycle du secondaire doivent intégrer un programme de formation de 18 mois, sans quoi leurs prestations risquent d’être abolies. : «Les prestations sont en outre réduites de moitié pour inciter le retour aux études»
Le saviez-vous?
– L’Ontario en 2003, le Manitoba en 2011 et le Nouveau-Brunswick en 2000 sont pour le moment les seules trois provinces canadiennes où il est obligatoire de fréquenter un établissement scolaire jusqu’à l’âge de 18 ans.
Les échecs en français au secondaire seraient la principale cause de décrochage au Québec selon un document publié sur le site du ministère de l’Éducation en 2015.
RCI avec des informations de Denis-Martin Chabot de Radio-Canada et la contribution de Catherine Lachaussée, Bis Petitpas et Marie Villeneuve de Radio-Canada
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