Elles étaient 38 % à se couvrir la tête en public en 2006, elles sont 48 % dix ans plus tard.
Selon un sondage mené après la dernière campagne électorale fédérale de l’automne 2015, auprès de 600 répondantes musulmanes, 6 % d’entre elles déclaraient plutôt porter le tchador ou le niqab.
Le niqab, ce voile intégral couvrant tout le visage à l’exception des yeux, avait fait débat sur les réseaux sociaux pendant les échanges télévisés des chefs politiques.
Des électeurs étaient même allés voter masqués pour dénoncer le port du niqab.
Le sondage Environics nous apprend que les musulmanes moins éduquées et récemment arrivées au Canada sont celles qui ont le plus tendance à porter le voile. Mais le port du hijab est en forte augmentation parmi les jeunes femmes ayant un diplôme postsecondaire.
« Depuis un an ou deux, peut-être plus, il semble y avoir beaucoup de ressentiment à l’endroit des musulmans qui s’affichent comme tel. De faire l’amalgame entre fondamentalisme et religion musulmane, ça me dérange. » Sanaa Ali-Mohammed, une musulmane de Mississauga, en banlieue de Toronto, dans la province de l’Ontario.
Pour Sanaa Ali-Mohammed le voile n’est pas un symbole d’oppression masculine.
« Le hijab, ce n’est pas par rapport aux hommes. C’est un reflet de ma relation avec Dieu, » ajoute-t-elle.
Les attentats en France et en Belgique auraient aussi poussé plusieurs de ces femmes à afficher leur religion.
La discrimination, un enjeu majeur
35 % des répondants disent avoir été victimes de discrimination à cause de leur religion et de leur culture au cours des cinq dernières années.
Si 62 % des musulmans canadiens se préoccupent beaucoup ou moyennement de la discrimination, ce chiffre passe à 72 % parmi les jeunes et à 83 %, pour les musulmans nés au Canada.
La fierté d’être Canadien
83 % des musulmans disent être « très fiers » d’être Canadiens, une augmentation de 10 % depuis 2006. Ce niveau de fierté est partagé par 73 % des répondants non musulmans.
Parmi les répondants disant que leur religion et leur nationalité sont très importantes pour eux, la moitié affirme que l’islam est plus important, comparativement à 28 % pour les non-musulmans.
Ce sentiment d’appartenance religieuse était encore plus fort chez les jeunes musulmans (61 %).
Le sondage a permis d’apprendre qu’un plus grand nombre de musulmans canadiens se rendaient à la mosquée chaque semaine.
RCI avec Radio-Canada
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