Ce dimanche 15 mai, c’est la journée internationale des familles. Une tradition mise en place le 20 septembre 1993 par l’Assemblée générale des Nations Unies. La journée est l’occasion de souligner l’importance de la famille qui, dans toutes les sociétés, représente la cellule de base du groupe. C’est aussi l’occasion d’inciter les gouvernements à renforcer leurs politiques familiales. États des lieux au Canada et au Québec.
Le 15 mai est donc la journée toute indiquée pour à la fois mieux faire comprendre les problèmes des familles et révéler les initiatives marquantes pour résoudre ces problèmes. La journée a pour thème cette année « Les familles, une vie saine et un avenir durable ».
Au Canada, quiconque suit les campagnes électorales sait que la classe moyenne est très courtisée. La classe moyenne, schématiquement représentée, est cette catégorie de personnes se situant entre les riches et les pauvres.
Selon le Centre de recherche en économie domestique contemporaine (CRÉDOC) elle regroupe, pour l’ensemble du Canada, des ménages dont le revenu se situe entre 44 660 $ et 95 700 $, et entre 40 110 $ et 85 950 $ au Québec. Plus de la moitié des Canadiens et des Québécois en feraient partie.
C’est donc le bassin d’électeurs le plus large. Et rien de mieux pour toucher ces électeurs que de leur promettre des mesures favorables à la famille. La dernière campagne électorale canadienne en était une bonne illustration, comme on peut le constater dans le reportage ci-dessous.
Révolution dans l’appui aux familles canadiennes?
L’une des promesses électorales du Parti libéral du Canada en faveur des familles sera mise en application à compter du 1er juillet. L’Allocation pour enfants va remplacer trois aides fédérales, dont la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) créée par l’ancien gouvernement conservateur.
Le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, considère l’approche actuelle comme une « révolution dans la façon dont le gouvernement canadien va appuyer les familles. »
Selon M. Duclos, cette nouvelle approche pourrait conduire à la plus importante baisse de pauvreté chez les enfants dans l’histoire du Canada. « 300 000 enfants sur 750 000 vont sortir de la pauvreté», promet-il.
Ottawa s’attend à voir le taux de pauvreté chez les enfants passer de 11,2 % à 6,7 %. La nouvelle prestation fédérale est particulièrement avantageuse pour les familles qui gagnent moins de 150 000 $ par année. Elle était l’un des éléments marquants du dernier budget fédéral.
C’est pas le Pérou, quand même
Mesures fiscales, accommodements des employeurs, congés parentaux, services aux aidants naturels, garderies subventionnées, etc. sont autant de dispositifs qui aident les familles. Mais la situation des familles canadiennes est loin d’être paradisiaque pour autant.
« Les familles de la classe moyenne sont de plus en plus vulnérables aux chocs financiers », selon un rapport du ministère fédéral de l’Emploi daté de 2013. Même si 7 familles canadiennes sur 10 peuvent compter sur deux salaires, contrairement aux années 1970 où en comptait moitié moins, elles ne sont pas davantage à l’aise financièrement.
Au Québec par exemple, le prix de l’immobilier résidentiel a doublé entre 2000 et 2010. Les tarifs d’électricité ont crû de 18 % entre 2004 et 2012. Les taxes municipales ont également augmenté. Résultat : les Québécois sont plus endettés qu’il y a une quarantaine d’années.
Ce n’est pas tout. Dans une société moderne dont les exigences sont multiples, il n’est pas toujours facile de trouver un équilibre satisfaisant entre travail et vie personnelle.
Bien sûr, cet équilibre est encore plus difficile à trouver chez les plus jeunes. Étant dans leurs années les plus actives, ils sont, en principe, préoccupés par l’évolution de leur carrière. Tandis que, comme le note Statistique Canada, « les personnes plus âgées sont davantage établies, tant à la maison (enfants plus âgés) qu’au travail ».
Ainsi, selon Statistique Canada, « les personnes de 35 à 54 ans sont moins susceptibles que celles de 55 à 64 ans d’être satisfaites de l’équilibre entre leur travail et leur vie personnelle ».
Quelques données sur les familles au Canada
- D’après le Recensement de 2011, le Canada comptait 9 389 700, soit une hausse de 5,5 % par rapport à 2006 (8 896 840 familles)
- Les couples mariés constituaient la structure familiale prédominante (67 %) en 2011, mais leur proportion a diminué au fil du temps.
- De 2006 à 2011, le nombre de couples en union libre a augmenté de 13,9 %, soit plus de quatre fois plus que la hausse de 3,1 % observée chez les couples mariés.
- Les familles monoparentales ont augmenté de 8,0 % au cours de la même période.
- La hausse a été plus marquée chez les parents seuls de sexe masculin (+16,2 %) que chez les parents seuls de sexe féminin (+6,0 %).
- Pour la première fois en 2011, le nombre de couples en union libre (1 567 910) a dépassé le nombre de familles monoparentales (1 527 840).
- Par conséquent, les couples en union libre représentaient 16,7 % de toutes les familles de recensement, tandis que les familles monoparentales représentaient 16,3 %.
- Environ 8 familles monoparentales sur 10 étaient composées de parents seuls de sexe féminin en 2011, représentant 12,8 % de toutes les familles de recensement, tandis que les familles monoparentales composées de parents seuls de sexe masculin représentaient 3,5 % de toutes les familles de recensement.
- Le Recensement de 2011 a dénombré 64 575 couples formés de partenaires de même sexe, en hausse de 42,4 % par rapport à 2006.
(Source: Statistique Canada)
Faits saillants au Québec
- L’âge au premier mariage n’a cessé d’augmenter pour se situer à 30 ans, dans le cas des femmes, et à 32 ans chez les hommes, soit 6 années de plus qu’en 1971.
- En 2006, un peu plus du tiers des personnes en couple (34,7 % des hommes et 34,5 % des femmes) vivent en union libre, soit une hausse de près de 5 points de pourcentage par rapport à 2001 (30,3 % des hommes et 30,1 % des femmes).
- Depuis juin 2002, quelques centaines de couples optent chaque année pour l’union civile, un sommet ayant été atteint en 2003. Ce choix, d’abord privilégié par les couples de même sexe, est principalement le fait de couples de sexe opposé, en 2008.
- Entre 2002 et 2008, le Québec a enregistré une hausse de plus de 15 000 naissances,
- L’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant s’est stabilisé à un peu moins de 30 ans depuis 2006.
- En 2006, la majorité (53,9 %) des familles de l’Île de Montréal sont immigrantes, mixtes ou formées de résidents non permanents.
(Source : Un portrait statistique des familles au Québec 2011)
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