Précisons dès le départ que comparativement à tous les autres pays membres du G-8, le Canada est le pays où l’augmentation du nombre d’immigrants contribue le plus fortement à l’accroissement démographique général de tout le pays.
Les États-Unis décernent certes par exemple environ 675 000 visas à des immigrants chaque année, mais le Canada qui a une population près de 10 fois moins importante (36 millions) accueille en moyenne 250 00 immigrants chaque année.
Cette politique de porte ouverte du Canada joue un rôle de plus en plus critique dans l’augmentation totale de notre population et l’on estime que vers 2030, dans moins de 15 ans, l’immigration sera le seul facteur de croissance de la population canadienne.
Une tendance qui prend naissance depuis longtemps
Jusqu’au début des années 1990, l’accroissement de la population provenait en majorité de la naissance de jeunes Canadiens de souche.
Mais au milieu des années 1990 cependant, un renversement très net a commencé à se produire : l’immigration est devenue le principal moteur de l’accroissement de la population canadienne en raison notamment d’une diminution de la fécondité de plus en plus marqué des Canadiens de souche et du vieillissement de la population de souche.
En 1976, la fécondité avait chuté à moins de 1,8 enfant par femme. Aujourd’hui ce taux de fécondité s’est stabilisé autour de 1,6 enfant par femme. Précisons que le seuil de remplacement des générations est de 2,1 enfants par femme.
Ainsi, graduellement, en 2006, l’apport de la migration internationale comptait déjà pour presque les deux tiers de toute la croissance démographique canadienne. Le dernier tiers provenant des naissances de Canadiens de souche. En 2016, on estime que nous devons aux nouveaux arrivants plus de 70 % de toute notre croissance démographique.
À l’avenir, notre croissance démographique pourrait dépendre encore plus de l’immigration
Selon tous les scénarios des plus récentes projections démographiques de Statistique Canada, l’immigration jouera un rôle de plus en plus déterminant dans les années à venir.
Non seulement notre taux de fécondité restera-t-il figé sous la barre du seuil de remplacement, mais le vieillissement de la population de souche va s’accélérer jusqu’en 2031 ce qui résultera dans le décès de millions de Canadiens de souche de la génération des baby-boomers.
En 2026, les premiers baby-boomers atteindront 80 ans, âge où la mortalité est généralement élevée, ce qui entraînera une accélération de la hausse du nombre de décès.
L’arrivée de nouveaux immigrants pourrait représenter plus de 80 % de la croissance démographique canadienne à partir de 2031 et 100 % vers 2051!
Un peu d’histoire…
– Durant presque toute notre histoire, les naissances de Canadiens de souche ont été le principal facteur stimulant la croissance démographique canadienne.
– La croissance démographique au Canada était entièrement attribuable à cet accroissement naturel durant les quatre dernières décennies du 19e siècle (1861 à 1901) ainsi que durant les années 1931 à 1941 de la Grande Crise.
– Le nombre d’immigrants admis au Canada avait alors considérablement diminué, passant en moyenne de 123 000 par année durant les années 1920 à moins de 16 000 durant les années 1930.
RCI avec Statistique Canada
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