(Graham Hughes/Canadian Press)

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Le Canada entend-il rester longtemps encore une terre d’immigration?

Aujourd’hui, la politique canadienne de la porte ouverte face aux immigrants est une des principales composantes de notre bonne réputation dans le monde, et les nouveaux arrivants constituent maintenant le principal facteur de croissance de la population canadienne.

Ainsi, la proportion de Canadiens nés à l’étranger oscille en ce moment autour de 22 % et 23 %, selon les plus récentes données de notre agence nationale de la statistique, Statistique Canada. Précisons que l’Australie possède un taux encore plus élevé que le Canada, soit 26,8 %.

Les plus récentes données de Statistique Canada sur la diversité de la population canadienne pour l’an 2031 montrent que la tendance devrait non seulement se maintenir mais s’accentuer, en partie en raison de la persistance de taux bas de fécondité chez les Canadiens. Les analystes projettent que d’ici 2031, entre 26 % et 27 % de tous les Canadiens seront nés dans un pays étranger, la majorité d’entre eux (64,9 %) en Asie et en Afrique.

Bien que la composition de la population canadienne dans son ensemble soit de plus en plus diversifiée, le changement ne se produit pas au même rythme dans toutes les régions du pays. Alors que les grandes régions métropolitaines comme Montréal, Toronto et Vancouver absorbent la plupart des nouveaux arrivants dans leurs communautés, le changement de composition de la population a été relativement modeste dans le reste du pays.

Ce que pensent les Canadiens
En 2010, dans un sondage de la firme Angus Reid un Canadien sur deux disait estimer que l’immigration était néfaste pour le pays, et plus d’un sur trois disait souhaiter que le nombre de nouveaux arrivants accueillis par Ottawa soit revu à la baisse.
En 2014, une enquête nationale du réseau anglais de Radio-Canada révélait des préjugés profonds des Canadiens face à l’immigration. 30 % des répondants étaient d’accord ou fortement d’accord avec l’idée que « les immigrants volent des emplois des Canadiens ».

Une décision politique 

Plusieurs experts affirment que faire marche arrière dans le domaine de l’immigration mettrait en péril la croissance économique et la qualité de vie de tous les Canadiens.

À la lumière des débats souvent houleux dans plusieurs autres nations en ce moment, comme en Angleterre, en Autriche ou en Allemagne, autour du phénomène de l’immigration, le gouvernement canadien vient de lancer une consultation pour déterminer si les Canadiens souhaitent freiner, maintenir ou accélérer leur accueil aux nouveaux arrivants.

Jusqu’au 5 août 2016, les Canadiens peuvent participer à cette conversation nationale en fournissant une présentation écrite en ligne.

Les commentaires recueillis auprès des Canadiens seront utilisés pour orienter les décisions concernant le nombre de personnes qui seront accueillies au cours des prochaines années et l’avenir de l’immigration au Canada.

. © Graphique CBC

À quoi s’attendre?

Une marche arrière dans la politique d’ouverture canadienne n’est pas à écarter si l’on se base sur certains épisodes troubles de notre histoire, notamment dans les années 30, où le Canada était plongé dans une profonde récession et où on ne voulait pas d’étrangers au pays.

Dans les faits, les volumes d’immigration au Canada depuis 1871 ont fluctué follement. Tantôt notre pays apparaît comme un champion de l’immigration comme en ce moment et en 1921, où un Canadien sur cinq, comme c’est le cas aujourd’hui, était né à l’étranger. Mais à d’autres moments, notre pays a semblé égoïste et même raciste.

En 1961 par exemple, plus de 90 % des immigrants nés à l’étranger étaient essentiellement des Blancs et ils provenaient du Royaume-Uni, d’Europe ou des États-Unis, avec moins de 2 % venant de l’Asie ou de l’Afrique.

Le saviez-vous?
Le Canada a déjà été beaucoup plus généreux et ouvert
 En 1913, notre pays a accueilli 400 900 immigrants, alors que notre population ne dépassait pas les 8 millions d’habitants. Aujourd’hui, avec une population plus de 4 fois plus importante (36 millions d’habitants), nous n’accueillons environ que 250 000 immigrants en moyenne par an.

Jusqu’au début des années 1990, l’accroissement de la population provenait en majorité de la naissance de jeunes Canadiens de souche. Mais au milieu des années 1990 cependant, un renversement très net a commencé à se produire : l’immigration est devenue le principal moteur de l’accroissement de la population canadienne en raison notamment d’une diminution de la fécondité de plus en plus marqué des Canadiens de souche . Photo CBC
Jusqu’au début des années 1990, l’accroissement de la population provenait en majorité de la naissance de jeunes Canadiens de souche. Mais au milieu des années 1990 cependant, un renversement très net a commencé à se produire : l’immigration est devenue le principal moteur de l’accroissement de la population canadienne en raison notamment d’une diminution de la fécondité de plus en plus marqué des Canadiens de souche . Photo CBC

RCI avec CBC et Statistique Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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