Le Service correctionnel Canada mèene une étude de faisabilité sur la possibilité de rétablir des activités agricoles et agroalimentaires qui comprendraient des initiatives d’emploi pour les délinquants aux anciennes fermes pénitentiaires de l’Établissement de Collins Bay et de l’Établissement de Joyceville, tous deux situés dans la région métropolitaine de Kingston

Le Service correctionnel Canada mèene une étude de faisabilité sur la possibilité de rétablir des activités agricoles et agroalimentaires qui comprendraient des initiatives d’emploi pour les délinquants aux anciennes fermes pénitentiaires de l’Établissement de Collins Bay et de l’Établissement de Joyceville, tous deux situés dans la région métropolitaine de Kingston
Photo Credit: Google Earth

Retour du travail à la ferme pour les prisonniers canadiens?

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau envisage la relance du programme de fermes pénitentiaires qui permettait à certains délinquants de pratiquer des activités agricoles en milieu carcéral.

Le gouvernement canadien veut faire ressortir de terre le concept de fermes pénitentiaires ce qui pourrait redonner vie à une ancienne catégorie de détenus au pays soit les prisonniers fermiers

Le Service correctionnel du Canada a lancé une consultation en ligne quant au rétablissement du programme de fermes pénitentiaires. Vous pouvez participer à ce questionnaire en ligne jusqu’au 2 août 2016.

La tenue d’une assemblée est notamment prévue à l’hôtel de ville de Kingston, en Ontario, une ville située à mi-chemin entre Montréal et Toronto et où deux anciennes fermes pourraient reprendre leurs activités. Aucune date n’a cependant été déterminée pour cette consultation.

Les détenus canadiens affectés autrefois à ce genre de prisons se chargeaient notamment de nourrir le bétail, de manier les machines à traire, de nettoyer les étables, de ratteler et ramasser le foin, de labourer la terre, de planter les cultures, de récolter du maïs et de faire fonctionner les moulins à grain.

En plus d’offrir aux détenus une expérience de travail et de faire tourner les économies locales, les fermes approvisionnaient les prisons ainsi que des banques alimentaires locales en nourriture.

Aide-mémoire…
En 2010, le gouvernement de Stephen Harper avait fermé les six fermes pénitentiaires du pays, situées au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta.
Des détracteurs avaient vivement critiqué cette décision d’abolir l’initiative d’emploi pour les détenus, dénonçant notamment l’absence de consultation des populations locales concernées.
Durant la période annuelle 2009-2010, le programme de fermes pénitentiaires employait 716 détenus.

La prison de Collins Bay à Kingston
La prison de Collins Bay à Kingston © ©Service correctionnel Canada

Témoignages

Pat Kincaid - La Presse canadienne

Pat Kincaid – La Presse canadienne

Pat Kincaid, un ancien prisonnier de Kingston, dit s’être sorti du cercle vicieux de la récidive, après avoir passé 35 ans de sa vie en prison. « Les vaches m’ont appris à être patient et à contrôler ma colère », soutient l’homme de 65 ans, ajoutant que travailler à la ferme lui faisait oublier son incarcération.

Lorsque le programme, qui existait depuis les années 1880, a été aboli, des résidants de Kingston ont racheté une partie du bétail au gouvernement fédéral. « Nous avons hâte de les retourner à la prison pour repeupler le troupeau, affirme Jeff Peters, président de la Pen Farm Herd Co-Op. C’était un véritable moteur économique pour la communauté agricole. »

Le saviez-vous?
D’hier à aujourd’hui : comment est la vie en prison au Canada
Si vous deviez avoir la malchance de vous retrouver derrière les barreaux au Canada, vous seriez d’abord sans doute surpris du teint très coloré de vos camarades d’infortunes.
La population carcérale d’origine autochtone a augmenté de 46,4 % au cours des 10 dernières années et les membres des minorités visibles noires, asiatiques et hispaniques ont vu leur nombre exploser quant à eux de 75 %!
Le nombre de Noirs représente maintenant en fait près de 10 % de la population carcérale canadienne alors qu’ils représentent moins de 3 % de la population civile.
Nous nous rapprochons ainsi du modèle américain : aux États-Unis, 37 % de tous les prisonniers sont des hommes de la minorité noire, une minorité qui ne forme que 13 % de la population.
La situation est similaire chez les Autochtones, qui représentent 23 % des détenus fédéraux alors qu’ils ne constituent que 4,3 % de la population canadienne. – La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent le tiers de toute la population féminine du système carcéral au Canada.

L'ancien pénitencier de Kingston en Ontario
L’ancien pénitencier de Kingston en Ontario

RCI avec La Presse canadienne

Sur le même thème

Le retour du prisonnier-fermier? – Le Devoir

La façon canadienne de réhabiliter nos prisonniers mérite-t-elle d’être exportée? – RCI

Ottawa considering reopening prison farms – Winnipeg Free press 

Catégories : Économie, Environnement et vie animale
Mots-clés : , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.