Casques bleus de la MISNUMA.
Photo Credit: MISNUMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali)

Des militaires canadiens « très bientôt en Afrique » pour contrer le terrorisme

Le Canada, à l’origine de la création des Casques bleus il y a 60 ans cette année, prévoit en envoyer au Mali pour assister l’ONU dans sa lutte contre le terrorisme sur le continent africain.

Général Jonathan Vance
Général Jonathan Vance © CBC

Le chef d’état-major des Forces canadiennes a indiqué jeudi que des troupes seront bientôt déployées en Afrique, alors que des sources évoquaient déjà depuis quelque temps l’envoi de Casques bleus canadiens.

Participant à une cérémonie de passation de commandement sur la colline du Parlement, à Ottawa, le général Jonathan Vance a laissé tomber, au détour de son allocution, que l’armée canadienne est en première ligne pour désamorcer les conflits dans le monde et pour participer à des missions avec ses alliés et partenaires, notamment en Irak, en Pologne, en Ukraine, « et très bientôt en Afrique ».

L’armée, a-t-il dit, « se prépare pour l’avenir […], pour un large éventail de nouveaux rôles ».

Le général Vance n’a pas donné d’autres détails sur la mission qui serait confiée aux militaires canadiens en Afrique.

Une armée canadienne et des missions à redessiner

Harjit Sajjan, Ministre canadien de la Défense nationale
Harjit Sajjan, Ministre canadien de la Défense nationale © Radio-Canada/Michel Corriveau

Des sources affirment qu’une intervention au Mali, où au moins 19 Casques bleus ont été tués cette année, est envisagée sérieusement par le gouvernement canadien. Mais le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, a précisé mercredi que le cabinet n’avait pas encore pris de décision sur ce déploiement.

Le ministre Sajjan a dit que le Canada réfléchissait aux endroits les plus appropriés pour ses prochaines contributions au maintien de la paix sous l’égide des Nations unies, un rôle que les libéraux de Justin Trudeau veulent renforcer.

Le ministre a mentionné qu’Ottawa songeait notamment à déployer des Casques bleus pour freiner la propagation du terrorisme non seulement en Afrique, mais aussi au Moyen-Orient.

La consultation citoyenne sur le type d’armée dont le Canada a besoin se poursuit

Les Canadiens ont encore jusqu’au 31 juillet pour donner leur avis sur le type de forces armées qu’ils imaginent pour leur pays.

Selon le ministère de la Défense nationale, les résultats de ces consultations de trois mois contribueront à l’élaboration d’une nouvelle politique de défense pour le Canada.

Au printemps 2016, le gouvernement canadien avait lancé cette série de consultations publiques en ligne afin de connaître l’opinion des citoyens sur les principaux défis liés à la sécurité du Canada, le rôle que doivent jouer les Forces armées canadiennes (FAC) ainsi que les ressources et les capacités pour réaliser ses mandats.

Aide-mémoire…
Le Canada compte actuellement environ 400 militaires en Ukraine et en Pologne, et 800 autres en Irak et au Koweït, issus en majorité des forces spéciales et de l’armée de l’air.
Le gouvernement Trudeau a annoncé la semaine dernière le déploiement en Lettonie de 450 militaires canadiens, de véhicules blindés légers et d’autres équipements, au sein d’une force multinationale d’un millier de soldats de l’OTAN, afin de contenir la pression de la Russie en Europe de l’Est.

Le Canada peut-il être sur trois fronts à la fois

Le lieutenant-général Marquis Hainse
Le lieutenant-général Marquis Hainse © CBC

Plusieurs observateurs politiques au Canada se demandent si l’armée canadienne pourrait à la fois être présente en Europe et participer à une mission de maintien de la paix ailleurs dans le monde, sous l’égide des Nations unies.

Le général Vance pense que oui, tout comme le lieutenant-général Marquis Hainse, qui était jusqu’à jeudi commandant de l’Armée canadienne. Walter Dorn, professeur au Collège d’état-major des Forces canadiennes, à Kingston, et expert des missions de maintien de la paix, le croit aussi, mais il admet que « ce ne sera pas facile ».

Le « seuil de tolérance » des Forces armées est fixé grosso modo à 3000 militaires déployés en même temps à l’étranger, explique le professeur Walter Dorn, qui rappelle les chiffres du déploiement en Afghanistan. Au cours des années 1990, jusqu’à 3300 militaires canadiens participaient à des missions de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU.

Selon le professeur Dorn, le Canada pourrait ainsi offrir environ un millier de Casques bleus.

Walter Dorn
Walter Dorn © CBC

RCI avec La Presse canadienne

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