On estime qu’environ 11 % des hommes et 16 % des femmes au Canada feront une dépression majeure au cours de leur vie.
Plus qu’une simple déprime, la dépression empêche la personne qui en souffre de mener une existence normale.
Celle-ci se sent seule et désespérée; elle n’a plus d’intérêt pour son entourage, elle se sent isolée, fatiguée et pleure facilement, apprend-on sur le site de la Fondation des maladies mentales.
À cela s’ajoutent la culpabilité et la dépréciation de soi-même.
D’ici 2020, la dépression représentera la première cause d’invalidité partout dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.

La maladie ne doit pas être prise à la légère, mais même si elle est de plus en plus médiatisée, elle demeure un sujet tabou à cause des préjugés entourant la santé mentale.
Résultat : beaucoup de gens préfèrent cacher leur état et ne se font donc pas soigner.
Selon une étude de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) réalisée sur plus de 110 000 personnes, 50 % de celles qui souffrent de dépression ne reçoivent pas les traitements nécessaires, même de base.
« Même si nous sommes dans un pays avec un système de santé financé par le contribuable, beaucoup de gens dépressifs ne sont pas soignés ou pas efficacement », Joseph Puyat, auteur principal de l’étude.
Lui et son équipe ont déterminé que seuls 13 % des personnes dépressives suivaient une psychothérapie ou des séances de thérapie, et 47 % étaient sous antidépresseur pour une durée d’au moins 12 semaines.
Au total, 53 % des dépressifs recevaient un traitement, même minime.

Ces chiffres seraient même sous-estimés, avance Joseph Puyat, précisant que beaucoup de dépressifs ne sont pas diagnostiqués ou refusent d’être aidés, par peur des préjugés. « Nos conclusions nous font dire qu’il faut continuer à parler de santé mentale pour combler ce fossé. »
Une révision complète des structures et politiques en matière de soins de santé mentale, disponibles dans chaque province canadienne, serait aussi une bonne solution pour permettre de reconnaître les signes de troubles mentaux et agir en conséquence.
RCI d’après un reportage d’Anne-Diandra Louarn
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.