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L'immense murale des jeunes Inuits est accessible au public montréalais
Photo Credit: MU/Olivier Bousquet

Journée internationale des Autochtones : éducation, arts et politique

Ce mardi 9 août, c’est la Journée internationale des peuples autochtones. Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, en profite pour demander à Ottawa de réaffirmer son engagement à appuyer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Pendant ce temps, des jeunes Inuits mettent la dernière main à une grande peinture murale à Montréal.

La coïncidence est belle. Des jeunes inuits âgés de 14 à 18 ans de Cape Dorset,  un village situé sur l’île Dorset près de la péninsule de Foxe, au Nunavut, terminent ce mardi une immense peinture murale au coin des rues Dufresne et Ontario à Montréal. Leur fresque intitulée Qanuqtuurniq (trouver l’équilibre), montre des activités traditionnelles pratiquées encore aujourd’hui par les peuples du Nord Canada.

La coïncidence est doublement belle parce que non seulement c’est la Journée internationale des peuples autochtones, mais également cette journée a pour thème « Le droit à l’éducation des peuples autochtones ».

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Les jeunes Inuits expriment leur culture et leur vision du monde à travers des fresques comme celle-ci © Caroline Hepton Hotte

Le droit des peuples autochtones à l’éducation est protégé par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. L’article 14 de cette Déclaration précise que « Les peuples autochtones ont le droit d’établir et de contrôler leurs propres systèmes et établissements scolaires où l’enseignement est dispensé dans leur propre langue, d’une manière adaptée à leurs méthodes culturelles d’enseignement et d’apprentissage. »

Eh bien, c’est cette culture est exprimée par des jeunes Inuits dans la murale exposée à Montréal. Les jeunes ont été encadrés par les artistes Alexa Hatanak et Patrick Thompson, de Toronto.

Pendant trois années de suite, les deux artistes sont allés à Cape Dorset afin d’offrir des ateliers d’art visuel aux jeunes de ce petit village isolé, situé sur l’île de Baffin dans l’Arctique canadien. « Les jeunes ont des difficultés dans le Nord, mais c’est possible de faire des activités simples qui leur permettent d’améliorer leur vie », a expliqué Patrick Thompson.

Caroline Nepton Hotte a rencontré les jeunes artistes Tommy Quvianaqtuliaq, Salomonie Ashoona, Parr Josephee, Saaki Nuna, Johnny Samayualie, ainsi que leurs mentors.

Écoutez

En 2015, les jeunes avaient dévoilé une première murale au centre-ville de Toronto, en Ontario. Cette première œuvre représente un homme portant une motoneige avec des animaux sur son dos, une histoire transmise de génération en génération.

Cette année, les jeunes sont de retour au Sud, mais dans la métropole francophone du pays. L’initiative est chapeautée cette fois par l’organisme MU de Montréal. Actif depuis 2007, l’organisme MU a coordonné la réalisation de 80 murales d’envergure dans 15 quartiers de la métropole.

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L’organisme MU coordonne la réalisation de plusieurs murales d’envergure à Montréal © MU/Olivier Bousquet

Demandes politiques réitérées

La Journée internationale des populations autochtones des Nations unies manquerait un peu de saveur si elle était exempte de politique. Ce qui est compréhensible, puisque l’objectif de cette journée instituée en 2014 est de relever les défis auxquels les peuples autochtones font face dans de nombreux domaines comme les droits de l’homme, l’environnement, l’éducation, la santé et le développement économique et social.

Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a donc profité de cette journée pour demander au gouvernement du Canada de respecter son engagement à collaborer avec les Premières Nations pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Selon Perry Bellegarde, « La Déclaration des Nations unies ouvre la voie vers une réconciliation, et permet de combler l’écart socioéconomique et de rebâtir la relation entre les Premières Nations et le Canada. Nous devons travailler ensemble pour mettre en œuvre la Déclaration, et les Premières Nations maintiennent que la législation doit faire partie de ces efforts. Cela assurera le respect de la Déclaration par le gouvernement actuel et tous les gouvernements à venir. »

Perry Bellegarde, le chef de l’Assemblée des premières demande à Ottawa mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.et de permettre à ceux-ci de contrôler leur système d’éducation © CBC

Perry Bellegarde a assuré que l‘Assemblée des Premières Nations était déterminée à ce que les Premières Nations obtiennent le contrôle de leur éducation. Le respect de la Déclaration des Nations unies, dit-il, aidera les Autochtones à réaliser cet objectif et à bâtir un pays plus fort pour tous. 

L’Assemblée des Premières Nations rappelle aussi que le gouvernement canadien a exprimé son soutien inconditionnel à la Déclaration le 10 mai dernier lors de la 15e session de l’Instance permanente des Nations unies sur les questions autochtones, et qu’il s’est engagé à collaborer avec les peuples autochtones pour assurer sa mise en œuvre complète.

(Avec des informations de Caroline Nepton Hotte et de l’Assemblée des Premières Nations)

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Organisme MU

Les arts à Cape Dorset, Nunavut

La murale de Toronto

Catégories : International, Politique, Société
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