Alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau entend déposer un projet de loi sur la légalisation de la marijuana au printemps 2017, l’opposition comme les fonctionnaires fédéraux tirent la sonnette d’alarme et invitent Ottawa à prendre du recul en face du risque d’augmentation des décès reliés à la hausse du nombre de cas de conduite avec des facultés affaiblies par cette substance. Pendant ce temps aux États-Unis, l’administration Obama a écarté toute possibilité de légalisation fédérale tant que des études ne permettraient pas d’éclairer davantage sur les vertus thérapeutiques de cette drogue.
Il y a 8 mois, les fonctionnaires fédéraux attiraient l’attention de la ministre de la Justice fédérale, Jody Wilson-Raybould, sur le fait que la légalisation de la marijuana ferait grimper le nombre d’accidents de la circulation sur les routes canadiennes, d’où la nécessité pour le gouvernement de resserrer les règles.
Lors d’une conférence de presse au mois de juin, la ministre de la Justice avait réitéré l’idée de présenter le projet de loi au printemps 2017, ce qui laisserait le temps au groupe de travail de neuf personnes mis sur pied par le fédéral, pour mener des consultations auprès des municipalités, provinces, territoires et communautés autochtones, dans le but de produire un rapport qui sera présenté aux ministres en novembre.
Allant dans le même sens que les fonctionnaires fédéraux, l’opposition qui trouve le délai court a invité le premier ministre, Justin Trudeau, qui compte bien tenir sa promesse de campagne électorale, en allant de l’avant dans la légalisation de la marijuana, à prendre plus de recul au regard du risque auquel cette légalisation exposerait la population canadienne.
États-Unis : pas question de légaliser cette drogue à l’échelle du pays
Alors que 25 états du pays ont déjà légalisée la marijuana à des fins récréatives ou thérapeutiques, l’administration Obama a estimé jeudi que cette substance allait continuer de figurer sur la liste des drogues les plus dangereuses.
Cette décision a suscité une vive réaction de la part des organisations qui sont favorables à cette légalisation. Elles ont en effet affirmé que Washington était « en retard par rapport à son époque ».
La Maison-Blanche a tout de même laissé une brèche ouverte à une possibilité de légalisation. Celle-ci ne pourra être possible que si les recherches permettent d’avoir des idées un peu plus précises sur les vertus thérapeutiques réelles de cette drogue.
L’augmentation du nombre de cas de conduite avec des facultés affaiblies par la marijuana demeure un phénomène peu documenté, les statistiques actuelles étant trop insuffisantes pour permettre d’éclairer davantage sur la question.
Les fonctionnaires fédéraux canadiens lors de leur mise en garde à la ministre de la Justice, ont affirmé avoir basé leur réflexion sur des « informations limitées » en provenance des États-Unis, notamment des états de Washington et du Colorado où ces substances ont été légalisées récemment.
Selon les autorités américaines, il y a eu une augmentation de 32 % du nombre de décès reliés à la conduite sous l’effet de la marijuana l’année suivant sa légalisation au Colorado.
Bill Blair, le secrétaire parlementaire de la ministre de la Justice, a attiré l’attention sur le fait qu’il est possible que la légalisation de marijuana à des fins récréatives vienne aggraver une « situation déjà assez préoccupante au Canada », en entraînant une hausse des cas de conduite dangereuse sous l’effet de cette drogue.
C’est pourquoi il a souligné la nécessité d’un encadrement aussi bien de la population, de la police que de la justice, pour leur permettre de mieux contrôler les comportements dangereux sur les routes du pays.
RCI avec Radio-Canada, Le Devoir et le journal Métro
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