Un auditeur nous demande d’enquêter sur l’existence réelle ou imaginaire d’un choc des cultures qui existerait entre les immigrants au Canada et leurs nouveaux milieux de travail.
Cette intégration, il est vrai, est régulièrement peinte dans journaux dans des tons négatifs lorsqu’il est question des hauts taux de chômage des immigrants et des difficultés d’intégration de ces nouveaux travailleurs au marché du travail, en français notamment, dans une grande ville comme Montréal.
Les immigrants forment 27 % de la population du Grand Montréal, mais ne représentent que 18 % de la main-d’oeuvre active et ils n’occupent que 14 % des postes de cadres.
Récemment, on apprenait toutefois dans un sondage réalisé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ ) que selon les dirigeants d’entreprises l’intégration de travailleurs immigrants a été facile pour eux, voire très facile à plus de 90 % en ce qui a trait à leurs relations avec leurs supérieurs ou leurs collègues.
Un quart des employeurs rapportent cependant avoir rencontré des difficultés en matière de langue et de différences culturelles. Ces barrières culturelles relèveraient surtout selon les spécialistes du style de gestion en entreprise comme les relations à l’autorité et les façons de communiquer en milieu de travail.
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L’ABC des choses à savoir
Les milieux de travail canadiens sont généralement très décontractés et on s’adresse à l’autre par son prénom, même quand on aborde un gestionnaire.
Dans certaines cultures, il n’est pas poli par exemple de regarder un supérieur droit dans les yeux, mais au Canada ce serait perçu comme un signe suspect ou malaisé de ne pas le faire.
Il faut aussi apprendre par exemple à ne pas trop se rapprocher d’un collègue en lui parlant et à minimiser les attouchements. La règle sociale non écrite au Canada est de maintenir une longueur de deux bras d’espace entre les gens.

Le problème de ne pas parler la langue de la majorité
Selon une étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, dont les résultats ont été publiés le printemps dernier, le principal facteur qui freine l’intégration des travailleurs immigrants demeure celui de leur faible maîtrise de la langue française.
Ce handicap de la langue française est beaucoup plus déterminant que les problèmes de maîtrise de l’anglais ou le phénomène des barrières dites culturelles.
Selon le CPQ, il va falloir trouver le moyen de mieux informer les immigrants sur la langue et les valeurs de la culture québécoise. La société civile doit cependant cesser de compter sur les seuls efforts des gouvernements.
Au Québec par exemple il existe une initiative privée relativement récente qui faisait lacune il y a cinq ans, le Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec (SIIQ) qui est organisée par ImmigrantQuebec,
Selon son fondateur, Jonathan Chodjaï, lui-même un immigrant, « le Québec a tout à gagner à bien intégrer les immigrants sur le marché du travail ».
RCI avec les informations de Radio-Canada
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