Sympathisants du recours collectif contre le gouvernement canadien présenté par des victimes du programme d’adoption des enfants autochtones connu sous le nom de Sixties Scoop.

Sympathisants du recours collectif contre le gouvernement canadien présenté par des victimes du programme d’adoption des enfants autochtones connu sous le nom de Sixties Scoop.
Photo Credit: (Mark Bochsler/CBC)

16 000 Autochtones poursuivent Ottawa pour avoir permis leur adoption par des familles non autochtones dans les années 60

Des milliers d’enfants autochtones retirés de leurs familles et une identité perdue comptent parmi les conséquences d’un programme qui, durant les années 60, permettait l’adoption des enfants autochtones par des familles non autochtones.  Ce mardi, cinquante ans plus tard, le recours collectif présenté par des milliers de ces enfants, adultes à présent, a été entendu par un juge de l’Ontario. 

La salle d’audience à Toronto était pleine à craquer durant la présentation officielle et en présence de toutes les parties impliquées dans ce recours collectif. La salle était si pleine que les sièges destinés habituellement aux jurés ont été utilisés pour accueillir les aînés ainsi que les principaux plaignants, qui poursuivent Ottawa pour 1,6 milliards de dollars.

On accuse le gouvernement canadien d’avoir permis l’adoption en masse de milliers d’enfants autochtones et leur placement dans des foyers non autochtones dans le cadre du programme qui est aussi connu sous le nom « Sixties Scoop ». Seul les plaignants ont présenté leurs arguments mardi; les avocats du gouvernement présenteront leur cas au début du mois de décembre.

Pour les plaignants, cette affaire porte sur les valeurs canadiennes – passées, présentes et futures. Ils disent s’attendre à ce que le gouvernement reconnaisse ses torts et à un changement radical dans la façon d’agir pour qu’un acte répréhensible comme celui en question, ne se répète pas.

« Il s’agit d’une opportunité pour le gouvernement de faire une déclaration sur ce que le Canada est devenu à l’approche de son 150e anniversaire : un pays qui respecte le droit de chaque personne de vivre la vie qu’elle souhaite avec tous ses droits reconnus et confirmés », peut-on lire sur la page Internet des plaignants.

Marcia Brown Martel

La chef de la Première nation Beaverhouse, Marcia Brown Martel, à Toronto à la sortie de l’audience qui a été accordée au recours collectif qu’elle présente contre le gouvernement canadien. (Crédit photo : CBC)

Le recours collectif, qui représente la cause de 16 000 personnes, est présenté au nom de Marcia Brown Martel et Roberta Commanda, deux femmes originaires de la Nation Ojibwé, qui ont été retirées de leurs familles biologiques quand elles étaient des jeunes filles.

Marcia Brown-Martel, aujourd’hui chef de la Première Nation de Beaverhouse, près de Kirkland Lake, en Ontario, a déclaré à CBC News que le Sixties Scoop lui a volé son identité culturelle.

« C’est une réelle tristesse pour moi que de ne pas avoir été en mesure de parler à ma mère dans sa propre langue, elle qui avait une si grande sagesse.»

Brown Martel, a été prise en charge par les responsables du bien-être des enfants de la province et adoptée par une famille non indigène quand elle était très jeune. Elle dit que beaucoup plus qu’une action en justice est nécessaire pour aider les Premières Nations à se remettre des expériences vécues en raison du Sixties Scoop.

« Il serait important que les gens qui ont été affectés soient capables de parler leur langue adéquatement pour qu’ils soient en mesure de comprendre les connaissances propres à leur culture et leurs traditions, non seulement comme connaissances pures et simples, mais comme un mode de vie, celui de leurs ancêtres », a-t-elle dit.

Contrairement aux survivants des pensionnats, les enfants, maintenant adultes, de ce programme d’adoption massif n’ont jamais reçu des excuses du gouvernement fédéral. Toutefois, des excuses ont été offertes l’année dernière par le gouvernement provincial du Manitoba, et la Saskatchewan a promis de faire de même.

Radio Canada International avec CBC et le site web créé pour la cause judiciaire Sixties Scoop Claim

Catégories : Autochtones, Société
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