Après la visite du premier ministre Justin Trudeau en chine, les analystes dressent un bilan mitigé. La mission aura connu un plein succès pour les uns en ce qui concerne l’ouverture diplomatique du pays à un géant mondial qui pèse d’un poids de plus en plus important sur l’échiquier international. C’est ce que soutient Ari Van Assche, professeur agrégé et directeur du département des affaires internationales à HEC Montréal, bien que d’aucuns affirment que cette visite aura plus de retombées pour les opérateurs économiques chinois que pour les Canadiens dans cette région.
Avoir une ouverture sur le monde en cette ère de mondialisation des échanges peut être largement bénéfique pour un pays comme le Canada qui a tout intérêt à rebâtir sa relation avec le géant chinois après une longue période de tension sous l’ancien gouvernement conservateur.
Ari Van Assche le pense vraiment et il rejoint en cela le premier ministre Justin Trudeau qui a affirmé avoir pleinement « accompli sa mission », puisque le but de cette première mission économique en Chine était de « créer des liens durables avec Pékin ».
Quelques points au centre de l’argumentaire de monsieur Assche qui soutient que la mission a été un succès
- triomphe de la diplomatie du Canada qui a son mot à dire autour de la table dans une région de plus en plus convoitée
- rejet du protectionnisme
- ouverture vers de nouveaux débouchés dans une zone où le taux de croissance est de plus en plus important
- Lien privilégié avec la deuxième économie mondiale, la Chine
- Soutien et promotion de l’image des entreprises canadiennes en Asie
- 56 contrats ratifiés d’une valeur d’un milliard de dollars pour le Canada
Quelques points d’achoppement
Si monsieur Assche est en accord avec l’idée d’une « mission bien accomplie» de la part du premier ministre du Canada, d’autres analystes ne manquent pas de ramer à contre-courant et de souligner que c’est la « Chine qui est gagnante sur toute la ligne ».
Deux dossiers de grande importance pour le Canada n’ont pas connu une issue favorable :
- L’exportation du canola : la Chine a accepté il y a quelques jours de suspendre l’application de mesures qui devaient entrer en vigueur le 1er septembre et qui mettaient en péril les exportations canadiennes de canola, en attendant un accord à long terme. Si aucune entente n’est trouvée, cette mesure risque d’avoir un effet négatif et faire perdre plusieurs milliards de dollars aux exportateurs canadiens
- La libération de Kevin Garratt, un Canadien arrêté et détenu en Chine pour espionnage pour le compte d’Ottawa, reste un dossier à résoudre.
50 entrepreneurs chinois sont annoncés en mission économique au Canada dès le mois d’octobre et certains d’entre eux, des constructeurs de camions électriques et d’autobus notamment, auront là l’occasion d’obtenir des contrats lucratifs, favorisés par l’engagement du Canada à accéder à la Banque asiatique des investissements en infrastructures.
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