Le député européen José Bové en conférence de presse à Montréal.

Le député européen José Bové en conférence de presse à Montréal mercredi.
Photo Credit: Radio-Canada

Le non-complot politique et la non-expulsion du Canada du député européen José Bové

On connaît maintenant plus de détails concernant les actions en coulisse qui ont amené les services frontaliers canadiens à émettre puis à révoquer en l’espace de 24 heures mardi un ordre d’expulsion du député vert au Parlement européen.

Rien ne semble plus soutenir la thèse du complot politique qui aurait eu pour but d’empêcher José Bové de militer au Canada contre la signature vraisemblablement toute prochaine du nouvel accord de libre-échange économique Canada-Europe.

Le journaliste Yves Boisvert du quotidien La Presse résume notamment l’affaire en ces termes : « José Bové a bien raison : il y a eu une intervention politique tout à fait exceptionnelle dans son dossier. Mais c’était pour le faire entrer au Canada, pas pour l’empêcher d’y mettre le pied. »

Unanimité transatlantique

Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum
Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, John McCallum © Chris Wattie / Reuters

En France aussi, où le politicien José Bové est bien connu des autorités policières pour ses anciens gestes d’éclat illégaux contre les effets de la mondialisation, les médias réfutent la thèse de la machination politique au sein du gouvernement canadien.

L’Express par exemple conclut qu’il s’agissait d’un simple malentendu qui « n’aura duré qu’une journée ».

Le journal 20 minutes, se basant sur des informations de l’AFP, explique qu’un « permis de séjour temporaire » valable pour sept jours a été délivré après une intervention discrétionnaire mercredi du ministre canadien de l’Immigration John McCallum.

L’une des conseillères principales du ministre, Camielle Edwards, explique ainsi cette volte-face : « la nécessité » de laisser entrer José Bové au Canada « l’emporte sur les risques liés à la santé ou à la sécurité pour la société canadienne ». Rappelons que José Bové a été condamné à la prison il y a plusieurs années essentiellement pour des motifs de destruction de propriété.

« C’est dans l’intérêt du Canada, précise la conseillère du ministre, de permettre à un membre français du Parlement européen d’entrer librement au Canada afin qu’il puisse donner son opinion concernant une question importante pour les Canadiens, comme l’Accord économique et commercial global ».

Il aurait dû faire ses devoirs avant de venir

Yves Boisvert du journal La Presse conclut qu’avant de blâmer le douanier, il faudrait « blâmer plutôt Bové et surtout ceux qui l’ont invité, qui n’ont pas fait leurs devoirs. »

En effet, un citoyen français qui veut visiter le Canada, mais qui possède un casier judiciaire devrait d’abord au minimum obtenir d’une ambassade du Canada une autorisation préalable de séjour délivrée sous la forme d’un permis de séjour temporaire (PST). Il risque sinon de se faire refouler à la frontière, et ce à la discrétion du douanier.

Or, l’intervention politique du ministre de l’Immigration d’hier avait justement comme but réparateur de lui délivrer ce fameux « PST » et ce pour la modique somme de 200 dollars canadiens (136 euros).

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Catégories : Immigration et Réfugiés, Politique
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