Le chef du PQ, Jean-Françaois Lisée

Le chef du PQ, Jean-Françaois Lisée
Photo Credit: Radio-Canada

Le nouveau chef des indépendantistes québécois serait à l’aise de diriger une province et non un pays

Dans le cadre constitutionnel actuel, un éventuel gouvernement du Parti québécois (PQ) pourrait agir et prendre un nombre satisfaisant de décisions importantes, ayant à sa disposition de nombreux leviers, selon le nouveau chef Jean-François Lisée.

Jean-François Lisée prononce son discours de victoire.
Jean-François Lisée prononce son discours de victoire. © Radio-Canada

Élu à la tête du PQ il y a une semaine, M. Lisée se dit à l’aise avec la perspective de diriger une province, car une province comme le Québec possède déjà beaucoup de pouvoirs d’intervention, selon lui.

Son objectif demeure de faire l’indépendance du Québec. Mais dans l’intervalle, il convient que dans le cadre constitutionnel actuel, un éventuel gouvernement péquiste pourrait agir.

C’est ce qu’a fait valoir le nouveau chef, jeudi soir, lors d’une brève mêlée de presse, en marge d’une conférence prononcée par l’ex-premier ministre Lucien Bouchard, invité à un colloque à la mémoire de l’ex-premier ministre et fondateur du Parti québécois, René Lévesque.

Les propos de M. Lisée allaient dans le même sens que ceux tenus quelques minutes plus tôt par Lucien Bouchard, qui venait de fustiger les souverainistes qui n’oseraient pas s’abaisser à diriger le Québec en tant que province.

Une province d’abord, un pays après

Le nouveau chef péquiste s’est engagé à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat, s’il est porté au pouvoir en 2018.

« On peut faire des choses énormes comme province du Québec », a reconnu M. Lisée, ajoutant qu’il avait l’intention de dire à la population qu’un gouvernement péquiste « ferait encore mieux » si le Québec votait pour sa souveraineté.

Dans sa conférence, Lucien Bouchard avait dressé une longue liste de réalisations des gouvernements des dernières décennies, qu’il s’agisse des lois linguistiques ou de l’assainissement des moeurs électorales, en passant par l’assurance automobile, le zonage agricole et la création de leviers économiques, cherchant à faire la démonstration que le Québec pouvait très bien s’épanouir, même sans acquérir son indépendance.

Sans nommer personne, M. Bouchard a dit ne pas comprendre « la répugnance exprimée par certains à gouverner une province ».

Il a reproché à ces souverainistes pressés et intransigeants de « minimiser le rôle crucial » du gouvernement du Québec, avec son statut actuel, « dans la survie et le développement de notre peuple ».

« C’était un de mes bouts préférés de son discours », a dit par la suite M. Lisée.

Jean-François Lisée et Lucien Bouchard
Jean-François Lisée et Lucien Bouchard © Radio-Canada

L’héritage de l’ancien chef indépendantiste René Lévesque

Sur la question identitaire et l’immigration, M. Bouchard réservait quelques flèches aux candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau. Il a pris ses distances des débats ayant eu cours durant la récente course à la direction du PQ et a laissé entendre que René Lévesque aurait été mal à l’aise lui aussi d’entendre certaines propositions faites par les candidats.

René Lévesque n’aurait pas apprécié le discours cherchant à limiter l’immigration ou à imposer des normes particulières aux immigrants, selon M. Bouchard.

M. Lévesque était « à l’affût de tout dérapage » de son parti sur ces questions, selon l’ancien premier ministre.

Dans le même esprit, « il aurait pris ses distances avec la malencontreuse charte des valeurs » de l’ex-gouvernement Marois, a-t-il estimé.

Le fondateur du PQ, qui avait un attachement indéfectible à la démocratie et à la protection des droits des minorités, « s’inquiéterait de tout dévoiement identitaire, craignant l’effet d’exclusion qu’en subiraient les nouveaux arrivants et les minorités issues de l’immigration », a commenté M. Bouchard.

M. Lisée prône une réduction des seuils d’immigration.

Après son discours, livré au pavillon Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec, M. Bouchard a refusé de préciser sa pensée devant les journalistes. « Vous me permettrez de m’en tenir à mon texte », a-t-il dit.

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Comprendre les motivations profondes des souverainistes québécois
Il y a chez plusieurs Québécois l’impression que le Canada, même s’il est une société ouverte et moderne, est en rupture active avec les valeurs québécoises. À leurs yeux, l’ensemble des valeurs québécoises sont à ce point distinctes du reste du Canada que le Québec forme une nation dans une nation.
Plusieurs indépendantistes québécois estiment donc que deux choix s’offre à eux : l’assimilation culturelle et politique, ou l’indépendance, essentielle selon-eux à la survie même du peuple québécois.
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René Lévesque, figure marquante du mouvement indépendantiste québécois, en 1979 Photo : CP/AP

René Lévesque, figure marquante du mouvement indépendantiste québécois, en 1979 Photo : CP/AP

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Catégories : Politique
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