(Bill Graveland/The Canadian Press)

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Dans le « couloir de la mort » aux États-Unis, un Canadien se dit prêt à revenir au pays

« Si vous êtes prêts à me reprendre, je suis prêt à revenir à la maison », affirme Ronald Smith qui fait face à la peine capitale depuis 33 ans dans une prison du Montana, aux États-Unis, pour le meurtre de deux jeunes hommes.

L’homme de 59 ans, qui est originaire de Red Deer, en Alberta, a abattu en 1983 Harvey Madman et Thomas Running Rabbit alors qu’il était sous l’effet du LSD et de l’alcool près d’East Glacier, au Montana.

33 ans plus tard, Ronald Smith se dit persuadé que le gouvernement Trudeau va maintenant lui venir en aide pour l’extrader au Canada.

Le gouvernement canadien a changé son fusil d’épaule

Le gouvernement conservateur de Stepen Harper avait choisi de ne pas demander la clémence pour M. Smith ou pour tout autre meurtrier faisant face à la peine de mort dans un pays démocratique.

Stéphane Dion
Stéphane Dion © PC/Adrian Wyld

M. Smith se dit conforté par le contenu d’un communiqué publié au mois de février dernier par le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, après une rencontre avec le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Dans ce communiqué, le ministre du gouvernement libéral de Justin Trudeau affirme : « Si le gouvernement du Canada ne demande pas la clémence pour tous les Canadiens qui risquent d’être exécutés, comment peut-il être pris au sérieux quand il le fait dans certains cas ou dans certains pays ? Nous devons mettre fin à ce système incohérent fondé sur deux poids deux mesures. Le Canada s’oppose à la peine de mort et il demandera la clémence dans tous les cas, sans exception », avait déclaré le ministre Dion.

Un porte-parole d’Affaires mondiales Canada a confirmé la semaine dernière que le gouvernement canadien appuyait les démarches de clémence pour M. Smith, mais il n’a pas été plus loin. « Le gouvernement du Canada travaille avec M. Smith et ses représentants juridiques afin d’appuyer son recours pour la clémence », a écrit John Babcock dans un courriel.

 PHOTO : BILL GRAVELAND
Ronald Smith, qui deviendra arrière-grand-père l’année prochaine, n’a pas beaucoup changé au fil du temps. Sa chevelure rousse tombe toujours sur ses épaules, et seule sa moustache a des touches de gris. PHOTO : BILL GRAVELAND

Il est prêt à revenir vivre au Canada et il ne veut plus mourir aux États-Unis

Lorsqu’il avait été accusé, Ronald Smith avait refusé un arrangement selon les termes duquel il aurait passé sa vie en prison. Il avait plutôt demandé la peine capitale.

M. Smith a toutefois changé d’idée et, depuis plusieurs années, la date de son exécution n’a cessé d’être reportée. Une date a été fixée à cinq reprises et, chaque fois, l’ordre d’exécution a été annulé.

Il a confié que la seule raison pour laquelle il a changé d’idée est sa fille, avec qui il a repris contact il y a environ 10 ans.

« Je pensais que, selon la loi, le processus d’appel s’épuiserait en 10 ans et que je serais exécuté ensuite. J’avais tort. Je ne croyais pas que c’était possible de prolonger tant que ça. »

Difficile de déterminer cependant à quel moment le dossier de M. Smith avancera. Toutes les exécutions sont en suspens au Montana depuis 2008, année où une bataille judiciaire a commencé sur le type de médicaments utilisés dans le cas de la peine capitale.

Aide-mémoire…
Le Canada a aboli sa peine capitale il y a 40 ans
Le 14 juillet 1976, sous le gouvernement libéral de Pierre-Elliott Trudeau, 131 députés ont voté pour l’abolition de la peine capitale et 124 députés votaient contre, au terme du débat le plus long de l’histoire de la Chambre des Communes à Ottawa.
À la même époque, les sondages révélaient que 68 % de la population du pays étaient en faveur de la peine de mort.
La dernière exécution au Canada a eu lieu, à Toronto en Ontario, le 11 décembre 1962. Il s’agissait en fait d’une double exécution puisque deux condamnés ont été pendus pour avoir tué des policiers lors d’un cambriolage.

De nos jours la peine de mort toujours appliquée dans 58 pays.
De nos jours la peine de mort toujours appliquée dans 58 pays. © IS/iStock

RCI avec La Presse canadienne, Radio-Canada et CBC

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Catégories : International, Politique
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