L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a publié les résultats d’un sondage auprès de 1500 Canadiens ayant déjà eu recours au prêt sur salaire. Selon l’ACFC, ce qui ressort de l’étude est la nécessité de sensibiliser les consommateurs aux coûts élevés de ces prêts qui mal gérés peuvent provoquer des problèmes financiers importants.
C'est un prêt à court terme et d'une valeur maximale de 1500 $. L'emprunteur doit rembourser le prêt lorsqu'il reçoit son prochain chèque de paye. Les prêts sur salaire existent pour aider les gens quand ils manquent d’argent avant leur prochaine paye. Ils ne devraient pas servir à payer des coûts comme le loyer, l’épicerie ou les factures de services publics. Si quelqu'un utilise des prêts sur salaire pour payer ce genre de choses, la personne peut finir par avoir des problèmes financiers. Les prêts sur salaire sont offerts par des compagnies privées; on peut donc demander un prêt sur salaire dans un magasin ou en ligne.
Comparaison des coûts d’un prêt sur salaire avec les coûts d’une marge de crédit, d’une protection de découvert pour un compte chèques et d’une avance de fonds sur carte de crédit. (Pour un prêt de 300 $ d’une durée de 14 jours)
Source : Agence de la consommation en matière financière du Canada
Des prêts de plus en plus utilisés et pas seulement par les personnes à faible revenu
Le recours à ces prêts à court terme et à coûts élevés a plus que doublé au Canada récemment pour toucher 4 % des ménages canadiens. L’enquête de l’ACFC démontre que même si les prêts sur salaire sont surtout utilisés par les personnes à faible ou à moyen revenu (plus de la moitié vivent dans les ménages dont le revenu annuel est inférieur à 55 000 $), de nombreux Canadiens à revenu élevé ont également indiqué recourir à ces prêts. 20 % des personnes sondées ont déclaré un revenu de ménage supérieur à 80 000 $ et 7 % des personnes avaient un revenu supérieur à 120 000 $. Par ailleurs, comme le tableau ci-bas l’indique bien, la plupart des emprunteurs se trouvent dans la tranche d’âge durant laquelle les Canadiens élèvent des familles.
« Emprunter de l’argent sous la forme d’un prêt sur salaire coûte cher aux consommateurs. Le recours à ces prêts à court terme et à coûts élevés a plus que doublé au Canada récemment pour toucher 4 % des ménages canadiens. À mon avis, cette tendance mérite une plus grande attention. Suite aux résultats de cette étude, l’ACFC a renforcé ses documents d’éducation des consommateurs. Par ailleurs, elle s’est engagée à travailler étroitement avec les provinces et territoires pour sensibiliser les consommateurs aux coûts élevés de cette forme de crédit », a déclaré Lucie Tedesco, commissaire à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada
- De nombreux utilisateurs de prêts sur salaire ignorent à quel point ces derniers sont chers par rapport à d’autres formes de crédit. Par exemple, moins de la moitié des répondants (43 %) savaient qu’un prêt sur salaire était plus cher qu’une avance de fonds sur une carte de crédit. Le taux annuel en pourcentage de ces prêts dans certaines provinces et certains territoires équivaut à 500 %.
- La plupart des utilisateurs de prêts sur salaire ont rapporté qu’ils avaient fait cet emprunt pour couvrir des dépenses nécessaires. Quand on leur a demandé de choisir dans une liste les raisons pour lesquelles ils avaient obtenu un prêt sur salaire, 89 % des répondants ont sélectionné au moins une des options suivantes : pour payer des dépenses nécessaires et imprévues, pour payer des dépenses nécessaires et prévues, et pour éviter les frais de retard sur des factures.
- L’utilisation de prêts sur salaire ne se limite pas aux Canadiens à faible revenu. Si la majorité des répondants avaient un revenu faible ou modeste; 20 % des répondants ont déclaré un revenu de ménage supérieur à 80 000 $, et 7 %, supérieur à 120 000 $. Les Canadiens qui se tournent vers les prêts sur salaire disposent d’un accès limité aux produits de crédit conventionnels. Les répondants ont indiqué que lorsqu’ils ont obtenu leur dernier prêt sur salaire, 65 % n’avaient pas de carte de crédit et 88 %, pas de marge de crédit.
« L’endettement élevé des ménages et les faibles taux d’épargne des consommateurs, et en particulier le fait que les ménages ne disposent pas de fonds d’urgence, font des prêts sur salaire une solution pour de nombreux consommateurs, même s’ils sont très coûteux. Nous ferons davantage pour assurer que les consommateurs canadiens connaissent les coûts des prêts sur salaire et les autres options de crédit, et qu’ils savent dresser un budget et se préparer aux situations financières imprévues », a aussi dit Jane Rooney, chef du développement de la littératie financière du Canada de l’ACFC
Même si les ressources de sensibilisation de l’ACFC s’adresseront surtout aux consommateurs dont le niveau de revenu est faible ou modéré, l’Agence tâchera aussi de s’assurer que les consommateurs, peu importe leur niveau de revenu, se prévalent de ces ressources sur le coût des prêts sur salaire par rapport aux autres solutions, à la nécessité d’épargner en prévision des urgences et de chercher à obtenir des conseils professionnels quand ils ont besoin d’aide pour choisir des produits et rembourser des dettes.
Radio Canada International avec l'ACFC et Reuters
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