« Après plus de 850 jours dans un trou noir, sans équité ni justice, je flotte en pleine incertitude. Je suis en prison sans même savoir pourquoi, n’ayant fait que mon travail de photographe. Je suis navré de vous le dire : le désespoir s’est emparé de moi. C’est mon nouveau moi. J’essaie cependant d’y résister, grâce à vous tous qui restez à mes côtés. Vous me faites sentir que je ne suis pas seul. Vous êtes tous devenus ma force et mon énergie, et sans vous, je ne pourrais passer au travers.
Shawkan, Prison de Tora, 1er décembre 2015 »
Ces mots sont ceux du jeune Shawkan, emprisonné au Caire en Égypte depuis 2013 uniquement pour avoir exercé son métier de photojournaliste de façon pacifique.

https://www.amnistie.ca/
Dans l’euphorie des événements du Printemps arabe, au cœur de place Tahir au Caire et ailleurs en Égypte, le photojournaliste témoignait en image des événements qui se passaient autour de lui.
Photos de manifestants, de rassemblements et autres soit, mais, quand il a pris et diffusé des photos d’exactions commises par les policiers et les soldats, la Justice égyptienne lui est tombée dessus
L’extrait de la lettre ci-haut parle de 850 jours … au 1er décembre 2015. Faites le compte! Nous en sommes aujourd’hui à plus de mille jours … en détention préventive!

https://www.amnistie.ca/
« S’il était trouvé coupable cette semaine, le procès doit reprendre le 19 novembre, il risquerait la peine de mort. Et le seul crime de Shawkan, c’est d’avoir fait son métier de photojournaliste, d’avoir photographié des manifestations au Caire. Et, malheureusement, Shawkan n’est pas le seul. Le syndicat de la Presse égyptienne a communiqué une liste de 29 journalistes qui sont détenus en ce moment en Égypte pour avoir fait leur métier. Le problème de Shawkan, ce sont ses images de la répression qui ont été prises. »
Anne Ste-Marie, directrice des Communications, Amnistie Internationale Canada francophone
Des messages puissants
Depuis une dizaine d’années, Amnistie Internationale propose de faire des marathons d’écriture. Des moments privilégiés, où l’on écrit un mot, une phrase, quelques lignes sur une carte. Ces milliers de cartes sont par la suite acheminées et elles font grand bien à l’autre bout du monde.
Elles déplacent aussi des montagnes par l’impact que leur nombre arrive à avoir sur les autorités gouvernementales où sont emprisonnées des personnes à qui l’on a retiré leurs droits fondamentaux.
« En fait, on ne se trompe pas parce que, si on fait le cumul des libérations, on obtient un taux de succès de 76%. Ça veut dire qu’il y a des dizaines et des dizaines de personnes qui sont sorties de prison et qui peuvent continuer à faire leur travail de défenseurs des droitsde la personne, de journalistes, de photojournalistes, de syndicalistes, des gens qui échappent à la torture, des gens qui peuvent retrouver leur famille et ça, uniquement parce qu’on écrit des messages d’encouragement et qu’on demande aux gouvernements de respecter leurs obligations. »
Anne-Ste-Marie
Anne Ste-Marie, directrice des Communications, Amnistie Internationale Canada francophone revient sur le cas de Shawkan et sur les marathons d’écriture, « Écrire ça libère » en route vers le 10 décembre, Journée internationale des Droits de l’Homme au micro de Raymond Desmarteau.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.