L’agent de la Gendarmerie Royale du Canada, Jason Pinder, photographié avec un bébé castor récemment sauvé par le centre de protection de la faune sauvage Salthaven Wildlife Rehabilitation Centre

L’agent de la Gendarmerie Royale du Canada, Jason Pinder, photographié avec un bébé castor récemment sauvé par le centre de protection de la faune sauvage Salthaven Wildlife Rehabilitation Centre dans la province de l'Ontario.
Photo Credit: (Megan Lawrence/Salthaven West)

Juste à temps pour la visite de Justin Trudeau, l’Argentine vise l’extermination de 100 000 castors canadiens

Quelques jours avant d’accueillir jeudi le premier ministre canadien, l’Argentine a annoncé en début de semaine qu’elle lançait une guerre d’extermination impitoyable contre le symbole le plus reconnaissable du Canada.

En partenariat avec le Chili, l’Argentine dépêche en ce moment une équipe de 10 chasseurs dans les régions sauvages autour de Tierra del Fuego, à l’extrême sud de l’Amérique du Sud.

Équipée d’hélicoptères, la mission est de piéger et de détruire 100 000 castors canadiens qui dévastent les forêts du sud en grignotant d’énormes arbres. Selon un rapport de juin 2011, il pourrait en fait y avoir jusqu’à 200 000 castors qui vivent dans cette région.

Les autorités argentines ont signé un accord pour exterminer les castors avec le Chili voisin dans la région de la Patagonie qui s’étend sur la frontière des deux pays.

Un barrage fait par des castors canadiens dans le sud de l'Argentine. Photo Wikipédia

Un barrage fait par des castors canadiens dans le sud de l’Argentine. Photo Wikipédia

Le saviez-vous?
Les origines des castors canadiens en terre sud-américaine
– Les animaux sont tous des descendants d’un groupe de 20 à 50 castors canadiens qui ont été relâchés pour la première fois sur l’île sud de l’Argentine en 1946.
– L’idée, née à l’époque du régime politique de Juan Perón, était de remplir les forêts du sud avec des castors afin de stimuler l’économie argentine de la fourrure.
– Bien qu’une industrie viable n’a pas réussi à se concrétiser, l’introduction des castors dans la région a eu des conséquences de grande envergure.
– Les castors canadiens n’ont aucun prédateur naturel dans la région. Dans leurs habitats indigènes, les ours et les loups s’attaquent aux castors et maintiennent la population sous contrôle.

Des arbres décimés par des castors du Canada en Argentine. Photo Wikipédia

Des arbres décimés par des castors du Canada en Argentine. Photo Wikipédia

Leur destruction s’apparente à celle de bulldozers

Google Maps

Google Maps

Les autorités estiment que les castors ont détruit une superficie deux fois plus grande que Buenos Aires.

« Il y a une ou deux colonies de castors par kilomètre carré le long des rivières dans ces régions », déclare le biologiste argentin Adrian Schiavini, selon le journal espagnol El Pais.

« Ils peuvent couper un petit arbre en quelques heures et un grand en quelques jours. Nous parlons d’arbres qui ont 100 ou 150 ans et ils ne repoussent pas », dit pour sa part le chef de la conservation de la région, Erio Curto. « Ils abattent des arbres sur la rive de sorte que l’eau déborde et inonde tout », précise-t-il.

« Quand je l’ai vue, je me suis souvenu de la Pologne après la Seconde Guerre mondiale, où tous les arbres avaient été emportés », mentionne le célèbre naturaliste Claudio Bertonatti, dans un récent documentaire : Castors: l’invasion à la fin du monde.

Un garde-forestier du parc national de la Terre de feu en Argentine montre les ravages d’un castor.
Un garde-forestier du parc national de la Terre de feu en Argentine montre les ravages d’un castor. © The Washington Post

La chasse est soutenue par les Nations unies et les groupes environnementaux

Les chasseurs capturent les castors dans des pièges puis les frappent sur la tête pour les tuer rapidement, selon les responsables argentins.

En plus d’abattre des arbres, les castors créent des barrages qui inondent certaines zones et ainsi noient d’autres arbres et de la végétation.

Les inondations provenant des barrages de castors endommagent également les routes et les pâturages de bétail. L’écologiste Christopher Anderson, professeur à l’Université de Magallanes, déclare : « Le changement de la partie forestière de ce biome est la plus grande altération de l’holocène, soit depuis environ 10 000 ans ».

Des experts estiment que cela pourrait prendre aussi longtemps que de 10 à 15 ans pour abattre tous les castors canadiens.

Le premier ministre canadien est arrivé ce jeudi matin dans la capitale argentine.

Le premier ministre à son arrivée en Argentine, jeudi matin. Photo : Canadian Press / Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Le premier ministre à son arrivée en Argentine, jeudi matin. Photo : Canadian Press / Presse canadienne / Sean Kilpatrick

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Les Canadiens fiers de leurs symboles, mais les Québécois un peu moins!
Le Canada a un arbre emblématique (l’érable), un cheval national (le cheval canadien), deux sports nationaux (la crosse et le hockey) et un animal (le castor) qui sont tous des symboles nationaux.
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Un castor
Un castor © iStock

 

RCI avec l’AFP, National Post, Radio-Canada et Global

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Catégories : Environnement et vie animale, International, Société
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