Bien qu’en public le Canada utilise un ton ferme avec la Russie, un haut diplomate canadien est allé rencontrer des responsables à Moscou pour discuter de l’Ukraine et de la Syrie au début du mois, ce qui a suscité des préoccupations de l’opposition à Ottawa.
L’agence de nouvelles Reuters a confirmé ce jeudi que Mark Gwozdecky, directeur politique du ministère des Affaires étrangères du Canada, a rencontré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergei Ryabkov le 1er novembre dernier pour discuter sur des questions telles que le contrôle des armements, l’Ukraine et la guerre en Syrie, selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Cette visite représente la première du genre par un haut responsable canadien depuis que les libéraux du premier ministre Justin Trudeau ont pris le pouvoir il y a un an des conservateurs, qui ont imposé des mesures punitives concernant les actions des militants soutenus par la Russie en Ukraine.
Vendredi dernier, le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a exhorté tous les pays du monde à rester fermes à l’égard des sanctions imposées à la Russie. Mais il a aussi dit vouloir discuter des questions d’intérêt mutuel avec cette nation.
« Il y a trop de questions importantes à notre avis, de l’Arctique à la situation dévastatrice en Syrie, pour ne pas les soulever directement avec eux », a déclaré Joe Pickerill, porte-parole principal de Dion. « Le Canada n’a pas besoin d’interlocuteurs pour soulever ses inquiétudes, ni les crier de l’autre côté. Ce gouvernement va soulever les problèmes directement (avec la Russie) »

Selon Reuters, d’autres pays comme le Japon et l’Allemagne ont envoyé des diplomates à Moscou ces derniers mois.
Peter Kent, porte-parole des affaires étrangères pour les conservateurs dans l’opposition au Parlement canadien a déclaré que Dion donnait plus de priorité à la normalisation des relations avec la Russie « que à de nouvelles sanctions ou même à maintenir certaines d’entre elles ».
Pour sa part, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi aux journalistes que, sur certaines questions, comme l’Arctique et le contre-terrorisme, il y avait une chance « d’avoir au moins un dialogue constructif avec la Russie dans lequel nos résultats souhaités sont plus étroitement alignés ».
Le Canada a une grande et influente communauté ukrainienne qui a soutenu sans réserve les sanctions conservatrices.
Radio Canada International avec Reuters
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