Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dû reconnaître que Fidel Castro était un dictateur après avoir choqué plusieurs personnes en décrivant l’ancien président cubain comme « un leader remarquable » et ami de la famille.
Le dirigeant canadien avait livré ce commentaire lorsqu’il était pressé de questions par des journalistes ce week-end à Madagascar, où il assistait au Sommet de la Francophonie.
La chef conservatrice par intérim Rona Ambrose, ainsi qu’un certain nombre d’aspirants à la direction du Parti conservateur du Canada et des sénateurs républicains américains, a fustigé Trudeau pour son choix de mots.
Justin Trudeau a rajusté le tir dimanche et affirmé qu’il n’avait pas l’intention de minimiser les atteintes aux droits de l’homme du précédent dirigeant cubain.
« Il y a des gens qui ont beaucoup de souvenirs et qui ont éprouvé beaucoup de difficultés à cause de ce qui s’est passé à Cuba, et je ne minimise pas tout cela », a déclaré M. Trudeau.
« Le fait est que Fidel Castro a eu un impact profond et durable sur le peuple cubain, il était certainement un personnage polarisant et il y avait certainement des préoccupations concernant les droits de l’homme. Mais au moment de sa mort, j’ai exprimé une déclaration qui mettait en évidence le lien profond entre les peuples du Canada et le peuple de Cuba ».
Des sources diplomatiques ont confirmé que les dignitaires étrangers ont été conviés à une cérémonie de masse qui se tiendra mardi soir dans la capitale cubaine, plutôt qu’aux funérailles qui auront lieu dimanche à Santiago de Cuba, dans l’est du pays.
Le gouvernement canadien a confirmé de son côté qu’il sera représenté pour l’occasion par son gouverneur général, David Johnston, plutôt que par Justin Trudeau.
Le premier ministre québécois vient au secours du premier ministre canadien
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui était également au Sommet de la Francophonie, a défendu Justin Trudeau, qualifiant sa déclaration sur la mort de Castro de « bien équilibrée ».
« Oui, ses réalisations seront faites de différentes nuances de gris – certaines blanches, certaines noires – mais les historiens devront décider de cela, a déclaré Couillard dimanche à la presse. Je ne vois aucune controverse en le décrivant comme un géant du 20e siècle. »
Aide-mémoire… Héros ou méchant?
– Castro était une figure extrêmement clivante, salué par certains comme une icône révolutionnaire et décrié par d’autres comme un dictateur totalitaire.
– Il a déposé la dictature militaire du général Fulgencio Batista en 1959, s’est souvent opposé aux États-Unis, a mis en œuvre des programmes visant à augmenter les niveaux d’alphabétisation et d’éducation parmi la population rurale et a créé un système national de soins de santé.
Pas la première fois qu’un Trudeau fait face aux critiques pour ses liens avec Castro
Le père de Justin Trudeau, l’ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau, a été très critiqué au Canada et à l’étranger en 1976 lorsqu’il est devenu le premier dirigeant occidental à visiter le Cuba de Fidel Castro.
Plus de 250 000 personnes se sont retrouvées dans les rues de La Havane pour lui souhaiter la bienvenue lors de cette visite historique, mais les critiques au Canada ont affirmé que le premier ministre donnait de la légitimité à un régime autoritaire soutenu par Moscou.
Le Canada a toujours entretenu des relations diplomatiques avec Cuba tout au long de l’embargo économique et de l’isolement politique des États-Unis depuis des décennies.
Le Canada a récemment aidé à faciliter les discussions entre les deux pays qui ont entraîné l’assouplissement de certaines de ces restrictions.
Le président désigné des États-Unis, Donald Trump, qui a qualifié Castro de « dictateur brutal », a suggéré qu’il pourrait annuler certains de ces progrès diplomatiques.
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(Nicholas Kamm, Adalberto Roque/Getty)
Fidel Castro était un dictateur, admet Justin Trudeau
Par Stéphane Parent |
francais@rcinet.ca
Publié le lundi 28 novembre 2016 à 05:25
Mis à jour le mardi 29 novembre 2016 à 10:57
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dû reconnaître que Fidel Castro était un dictateur après avoir choqué plusieurs personnes en décrivant l’ancien président cubain comme « un leader remarquable » et ami de la famille.
Le dirigeant canadien avait livré ce commentaire lorsqu’il était pressé de questions par des journalistes ce week-end à Madagascar, où il assistait au Sommet de la Francophonie.
La chef conservatrice par intérim Rona Ambrose, ainsi qu’un certain nombre d’aspirants à la direction du Parti conservateur du Canada et des sénateurs républicains américains, a fustigé Trudeau pour son choix de mots.
Justin Trudeau a rajusté le tir dimanche et affirmé qu’il n’avait pas l’intention de minimiser les atteintes aux droits de l’homme du précédent dirigeant cubain.
« Il y a des gens qui ont beaucoup de souvenirs et qui ont éprouvé beaucoup de difficultés à cause de ce qui s’est passé à Cuba, et je ne minimise pas tout cela », a déclaré M. Trudeau.
« Le fait est que Fidel Castro a eu un impact profond et durable sur le peuple cubain, il était certainement un personnage polarisant et il y avait certainement des préoccupations concernant les droits de l’homme. Mais au moment de sa mort, j’ai exprimé une déclaration qui mettait en évidence le lien profond entre les peuples du Canada et le peuple de Cuba ».
Des sources diplomatiques ont confirmé que les dignitaires étrangers ont été conviés à une cérémonie de masse qui se tiendra mardi soir dans la capitale cubaine, plutôt qu’aux funérailles qui auront lieu dimanche à Santiago de Cuba, dans l’est du pays.
Le gouvernement canadien a confirmé de son côté qu’il sera représenté pour l’occasion par son gouverneur général, David Johnston, plutôt que par Justin Trudeau.
Le premier ministre québécois vient au secours du premier ministre canadien
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui était également au Sommet de la Francophonie, a défendu Justin Trudeau, qualifiant sa déclaration sur la mort de Castro de « bien équilibrée ».
« Oui, ses réalisations seront faites de différentes nuances de gris – certaines blanches, certaines noires – mais les historiens devront décider de cela, a déclaré Couillard dimanche à la presse. Je ne vois aucune controverse en le décrivant comme un géant du 20e siècle. »
Pas la première fois qu’un Trudeau fait face aux critiques pour ses liens avec Castro
Le père de Justin Trudeau, l’ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau, a été très critiqué au Canada et à l’étranger en 1976 lorsqu’il est devenu le premier dirigeant occidental à visiter le Cuba de Fidel Castro.
Plus de 250 000 personnes se sont retrouvées dans les rues de La Havane pour lui souhaiter la bienvenue lors de cette visite historique, mais les critiques au Canada ont affirmé que le premier ministre donnait de la légitimité à un régime autoritaire soutenu par Moscou.
Le Canada a toujours entretenu des relations diplomatiques avec Cuba tout au long de l’embargo économique et de l’isolement politique des États-Unis depuis des décennies.
Le Canada a récemment aidé à faciliter les discussions entre les deux pays qui ont entraîné l’assouplissement de certaines de ces restrictions.
Le président désigné des États-Unis, Donald Trump, qui a qualifié Castro de « dictateur brutal », a suggéré qu’il pourrait annuler certains de ces progrès diplomatiques.
RCI avec La Presse canadienne et CBC
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Mots-clés : commentaires, décès, Déclaration, dictateur, fidel castro, Justin Trudeau
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