Le nombre d’anciens militaires qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique a plus que doublé au Canada depuis la guerre en Afghanistan.

Stress post-traumatique chez les militaires canadiens est de plus en plus important et peut être source de tragédies comme celle qui vient de frapper une famille de la Nouvelle-Écosse

Ottawa devrait en faire plus pour la santé des ex-soldats

L’ombudsman du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes demande au gouvernement fédéral d’en faire davantage pour les soldats écartés de l’armée pour des raisons de santé.

Gary Walbourne souhaite qu’Ottawa s’assure que les membres du personnel militaire blessés commencent à recevoir toutes les prestations et le soutien en place avant qu’ils n’aient à remettre leur uniforme, une recommandation qu’il avait déjà formulée cet automne. L’ombudsman évoque notamment les prestations de retraite, les avantages sociaux et les soins de santé.

Gary Walbourne a réitéré sa demande au lendemain de la tragédie qui a secoué le hameau d’Upper Big Tracadie en Nouvelle-Écosse. Mardi soir, un vétéran de la mission canadienne en Afghanistan a abattu sa femme, sa mère et sa fille de 10 ans avant de se donner la mort.

L’Ombudsman de l’armée canadienne, Gary Walbourne, Gary Walbourne appelle à une meilleure prise en charge des membres du personnel militaire © (CBC)

Il faut agir

Une source au ministère de la Défense nationale a identifié le vétéran. Il s’agit de Lionel Desmond, 33 ans, qui a été caporal au sein du Deuxième Bataillon du Royal Canadian Regiment, basé à Gagetown, au Nouveau-Brunswick.

M. Walbourne s’est demandé si le dénouement tragique en Nouvelle-Écosse aurait pu être différent si les prestations qu’il réclame avaient été en vigueur.

« Est-ce que les choses se seraient déroulées autrement? On l’ignore. Nous ne faisons que spéculer. Mais il y a des occasions [de faire mieux] dans le système. Quelqu’un doit prendre certaines décisions », a-t-il fait valoir.

Les Forces canadiennes et le ministère des Anciens Combattants ont ouvert des cliniques spécialisées et embauché plus de personnel ces dernières années dans le but d’offrir de meilleurs soins et un plus grand soutien parce que de plus en plus de militaires ont réclamé de l’aide pour traiter le syndrome de stress post-traumatique ou d’autres troubles.

Manifestation à Halifax pour dénoncer l’inaction du gouvouvernement libéral envers les vétérans.
Manifestation à Halifax pour dénoncer l’inaction du gouvernement libéral envers les vétérans. © ICI Radio-Canada/Rebecca Martel

Ottawa, conscient du problème

Une porte-parole du ministre de la Défense Harjit Sajjan a affirmé que celui-ci convenait que davantage devait être fait pour aider les membres du personnel militaire malades et blessés à accomplir la transition vers la vie civile.

Toutefois, selon Jordan Owens, le gouvernement veut éviter les réactions impulsives. Il a rappelé le dévoilement, au printemps, d’une nouvelle politique sur la défense nationale.

Le syndrome de stress post-traumatique a été le principal diagnostic pour les centaines de militaires écartés de l’armée pour des raisons de santé chaque année depuis 2014, à tout le moins. Quelque 18 membres du personnel militaire se sont enlevé la vie en 2015, dont plusieurs avaient demandé des soins en santé mentale peu avant leur mort.

(Avec La Presse canadienne)

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