Selon un sondage réalisé par Patrimoine Canada, les trois quarts des francophones considèrent que le français est une langue menacée, mais seulement un tiers des anglophones pense la même chose.
Ce nouveau sondage fait valoir les différences de points de vue entre francophones et anglophones au sujet du bilinguisme.
Selon ce sondage, 82 % des Canadiens estiment que la dualité linguistique est un atout qui « facilite la compréhension entre les Canadiens ». Selon 7 Canadiens sur 10, les deux langues font partie de l’identité du pays. 8 Canadiens sur 10 estiment que le fait de parler français et anglais améliore les chances de trouver un emploi.
Seuls 34 % des anglophones estiment que le français est menacé au Canada contre 74 % des francophones. À peine le tiers des francophones estiment qu’Ottawa est « très efficace » en matière de protection des deux langues officielles, contre 51 % des anglophones.
Presque tous les répondants de langue française croient que les diplômés du secondaire devraient « avoir une connaissance pratique » des deux langues. Par contre seuls 62 % des anglophones au pays partagent ce point de vue.
Une analyse des disparités de perceptions
Philippe Orfali, journaliste au quotidien Le Devoir, a publié un article au sujet de ce sondage et des disparités de perception entre anglophones et francophones. Lisez : Sondage sur le bilinguisme: deux solitudes, deux constats.
« On voit d’importantes disparités sur ce sujet entre l’Ouest canadien d’un côté, et les provinces maritimes et le Québec de l’autre. L’apprentissage des deux langues officielles a beaucoup moins d’importance dans l’Ouest », affirme M. Orfali.
Le journaliste insiste également sur les différences de perception selon les générations. «De manière générale, les Canadiens placent le bilinguisme très bas quand il s’agit de classer les éléments qui définissent l’identité canadienne, et c’est encore plus marqué chez les jeunes», explique-t-il.
Entrevue de Radio-Canada à Toronto avec Philippe Orfali – 6:34Écoutez
87 % des Canadiens seraient favorables à une capitale enfin bilingue
Dans un sondage publié en août dernier, plus de 88 % des Canadiens disaient appuyer la vision d’un Canada ayant deux langues officielles, mais aussi la reconnaissance officielle du bilinguisme de sa capitale Ottawa, et ce dans une proportion de 87 %.
Le sondage de la firme Nielsen réalisé pour le compte du Commissariat aux langues officielles du Canada révélait que c’est au Québec où cette politique de reconnaissance officielle obtenait le soutien le plus élevé parmi les répondants, soit 92 %, suivi des provinces de l’Atlantique à 91%, et de l’Alberta à 90 %.
Les provinces de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et des Prairies suivent avec des résultats de 87 %, 85 % et 8 3% respectivement.
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Cette fête en 2017 l’honneur d’une des deux seules nations au monde qui est officiellement bilingue anglais-français (l’autre pays est le Cameroun) risque de se dérouler dans une capitale officiellement unilingue anglophone, un mauvais présage pour l’avenir du pays, affirment plusieurs. Lisez la suite…
RCI avec La Presse canadienne, Le Devoir, Radio-Canada et La Presse
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