Le secteur de la construction au Québec tourne au ralenti pour la quatrième année consécutive et les perspectives pour 2017 sont loin de rassurer

Le secteur de la construction au Québec tourne au ralenti pour la quatrième année consécutive et les perspectives pour 2017 sont loin de rassurer
Photo Credit: Paul Labelle

Québec : l’industrie de la construction tourne au ralenti

La baisse des activités dans le secteur de la construction continue de suivre une courbe descendante pour la quatrième année de suite. Les perspectives pour 2017 publiées par la Commission de la construction du Québec ne s’annoncent guère reluisantes.

2017, comme les quatre années précédentes, sera une année difficile dans l’industrie de la construction qui devra à nouveau faire face au ralentissement des activités.

Audrey Murray, vice-présidente au service à la clientèle et au développement de la Commission de la construction du Québec
Audrey Murray, vice-présidente au service à la clientèle et au développement de la Commission de la construction du Québec © Commission de la construction du Québec

Ce ralentissement se traduit par une diminution du nombre d’heures travaillées qui s’établira à 135,5 millions, soit une baisse de 1,9 % du volume d’heures par jour ouvrable, en comparaison à 2016, ou le nombre d’heures travaillées dans cette industrie était de 141,1 millions.

Comme l’a précisé Audrey Murray, vice-présidente au service à la clientèle et au développement de la Commission de la construction du Québec, cette différence entre les années 2017 et 2016, ne devrait pas laisser croire à une hausse d’activités pour l’année 2016.

Selon les explications de Mme Murray, derrière la hausse apparente observée en 2016 se cache une baisse d’activités par jour ouvrable, l’année 2016 comptant exceptionnellement 5 jours ouvrables de plus que 2015. C’est ainsi que la diminution estimée du volume de travail pour 2016 par rapport à 2015 se situe autour de 1,6 %.

L’année 2016 apparaît ainsi comme la quatrième de suite où l’industrie fait face à une baisse de ses activités.

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À l’exception du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi Témiscamingue et de l’Estrie, presque toutes les régions du Québec connaîtront un ralentissement d’activités en 2017 selon les perspectives de la Commission de la construction
À l’exception du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi Abitibi-Abitibi-Témiscamingue et de l’Estrie, presque toutes les régions du Québec connaîtront un ralentissement d’activités en 2017 selon les perspectives de la Commission de la construction © CBC

Le ralentissement touche 7 régions sur 10

Le ralentissement n’épargne que trois des régions du Québec et il touche directement trois des quatre secteurs de l’industrie de la construction.

Le seul secteur qui s’en sort plutôt bien est celui du génie civil et de la voirie qui a atteint une vitesse de croisière en 2016 et qui connaîtra une augmentation de 4 %, avec de réelles progressions dans les régions comme l’Abitibi-Témiscamingue (+11,9 %), l’Estrie (+2,1 %), et le Saguenay-Lac-Saint-Jean (+1,1 %).

Cette augmentation viendra confirmer la tendance haussière de 2016 avec près de 27 millions d’heures travaillées.

Parmi les facteurs au centre de cette belle tenue, Audrey Murray mentionne les bonnes performances dans les sous-secteurs des routes et des infrastructures, notamment les travaux de l’échangeur Turcot et du pont Champlain.  Les sous-secteurs des postes et des lignes électriques ont également eu leur part d’influence.

 Le grand Montréal, Mauricie–Bois-Francs, Outaouais et Québec connaîtront des baisses d’activités modérées. La Baie-James, le Bas-Saint-Laurent–Gaspésie sera affecté par la fin des travaux de la cimenterie et la Côte-Nord par la diminution des activités et les pertes importantes dans tous les secteurs.
Le grand Montréal, Mauricie–Bois-Francs, Outaouais et Québec connaîtront des baisses d’activités modérées. La Baie-James, le Bas-Saint-Laurent–Gaspésie sera affecté par la fin des travaux de la cimenterie et la Côte-Nord par la diminution des activités et les pertes importantes dans tous les secteurs. © Radio-Canada

Une légère embellie a aussi été constatée dans le secteur industriel avec une croissance de 3,9 % en 2016 par rapport à 2015 pour un total de 10,8 millions d’heures travaillées. Différents chantiers, comme celui de la cimenterie Mclnnis et de la mine de diamant de Stornoway Diamond, ont contribué à cette embellie. Néanmoins, dans ce secteur, les perspectives pour 2017 s’annoncent moins bonnes, avec un nombre d’heures travaillées qui affichera le dixième niveau le plus faible enregistré dans ce secteur depuis 1994.

Les autres secteurs comme le secteur institutionnel et commercial ainsi que le secteur résidentiel auront été frappés de plein fouet par le ralentissement d’activités. En cause dans le premier cas, la fin de la deuxième phase du chantier du CHUM prévue cette année.

Dans le deuxième cas, la baisse attendue sera davantage reliée à la diminution des nouveaux ménages et au resserrement des règles fédérales en ce qui concerne le crédit hypothécaire.

Globalement en 2017, l’optimisme devrait être de mise, a affirmé Audrey Murray qui pense que le léger frémissement observé à la fin de l’année 2016 pourrait avoir une incidence positive sur 2017. De nouveaux chantiers comme le complexe Tracy, le complexe des sciences et de génie de l’Université de Montréal, entre autres, viendront certainement donner un coup de fouet et atténuer la diminution du nombre d’heures de travail qui est prévue, notamment dans le secteur institutionnel et commercial.

Catégories : Économie, Société
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