Mario Beaulieu estime que l'imposition du bilinguisme au Québec contribue à l'assimilation des francophones

Mario Beaulieu estime que l'imposition du bilinguisme au Québec contribue à l'assimilation des francophones
Photo Credit: iStockPhoto

« Le déclin du français au Québec : c’est assez » Mario Beaulieu

Statistique Canada a récemment publié des chiffres alarmants sur le déclin du français au Canada et au Québec en 2036. Cette publication a suscité une vive réaction de Mario Beaulieu, le député de La Pointe-de-l’Île et porte-parole du Bloc québécois en matière de langue officielle.

Indifférence des gouvernements libéraux

Mario Beaulieu a notamment critiqué l’impassibilité et l’indifférence des gouvernements libéraux tant provincial que fédéral après la publication de Statistique Canada.

Mario Beaulieu , bloquiste député de La Pointe de l’Île
Mario Beaulieu , bloquiste député de La Pointe de l’Île

Dans sa lettre publiée à ce sujet, le député de La Pointe-de-l’Île estime qu’une telle indifférence est inacceptable de la part des deux paliers gouvernementaux.

Les données de Statistique Canada prévoient en effet :

un recul de 10 points de pourcentage d’ici 2036 pour le français en tant que langue maternelle dans l’ensemble du Québec. Le nombre de personnes ayant le français comme langue d’usage à la maison connaîtra lui aussi une baisse importante, passant de 82 % en 2011 à environ 75 % en 2036. Par contre, la proportion d’anglophones selon la langue d’usage grimpera de 10,7 à 13 %.

Les déclarations de M. Beaulieu laissent entrevoir une part de responsabilité du gouvernement fédéral dans la chute draconienne promise à la langue française dans 20 ans.

L’argument invoqué par Mario Beaulieu pour soutenir ses propos est qu’à coups d’interventions soutenues d’Ottawa pour imposer le bilinguisme institutionnel au Québec, le fédéral renforce l’anglais au détriment du français. Par exemple « en finançant la guérilla juridique de puissants groupes de pression anglophones comme Alliance Québec et aujourd’hui le Quebec Community Groups Network (QCGN), ou par des jugements de la Cour suprême et la Constitution de 1982 imposée par le Canada anglais contre la volonté du Québec.

Selon lui, « le bilinguisme institutionnel et non pas individuel » favoriserait invariablement « l’assimilation progressive des langues minoritaires ».

C’est ainsi qu’en face de ce qu’il considère comme étant l’un des pires constats sur l’État de la langue française au Québec, il appelle à une action immédiate.

Nous ne pouvons pas continuer à jouer collectivement à l’autruche plus longtemps. Il est plus qu’urgent d’établir des mesures d’aménagement linguistique réellement susceptibles de renforcer le pouvoir d’attraction de la langue officielle au Québec, comme l’application de la loi 101 au cégep. Il est plus qu’urgent de passer à l’action!

loi 101 2
loi 101 2 © Radio-Canada

Beaulieu et la défense du français : un combat vieux de 20 ans

L’engagement du député bloquiste dans la défense de la langue française au Québec ne date pas d’aujourd’hui.

Il s’est plusieurs fois fait entendre sur le sujet et il se positionne comme l’un des pères fondateurs du Mouvement Québec français, en 1972, sous le gouvernement Bourassa, dont l’un des objectifs prioritaires était la défense de la Charte de la langue française.

Il soutient que le déclin du français à Montréal et à Québec est la conséquence immédiate des affaiblissements de cette Charte.

Sa lettre mentionne que le pouvoir de la loi 101 était celui de faire du français non pas une langue officielle, mais la seule langue officielle du Québec comme c’est le cas dans plusieurs pays du monde, appuyée par l’adoption de mesure d’exception pour la minorité historique anglophone.

Monsieur Beaulieu qui soutient qu’il y a eu beaucoup de « Québec Bashing » sur la question linguistique argue que l’intention pour le fédéral est de faire reculer cette loi 101.

Infographie avec un texte en anglais et sa traduction en français
Traduction de l’anglais au français © Radio Canada

La critique de M. Beaulieu, qui a toujours été membre du Parti québécois, s’étend également aux changements du nouveau chef de ce Parti, Jean-François Lisée, en matière linguistique.

Jean-François Lisée larguera une bonne partie des éléments du projet de loi 14 du gouvernement Marois visant à renforcer la loi 101 […] Déjà, les mesures annoncées dans projet de loi 14 étaient insuffisantes pour faire du français la véritable langue officielle et commune… Est-ce qu’on peut se permettre de laisser la langue française reculer encore davantage au Québec?

Pour faire du français la véritable langue « intégratrice est mobilisatrice » de tous les Québécois, Mario Beaulieu appelle à mettre un terme au sentiment d’impuissance qui ferait abdiquer bien des francophones quand il est question de défendre cette langue.

Les gens sont conscients que le français est menacé, mais comme il n’y a pas eu de campagne véritable depuis les années Bouchard, il y a un sentiment d’impuissance. Les gens pensent que c’est une fatalité, mais c’est loin d’être le cas. Ce serait simple d’inverser la tendance en faisant du français la véritable langue officielle du Québec. 

Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.