Après plusieurs semaines de réflexion, Stéphane Dion a finalement accepté de devenir l’ambassadeur du Canada auprès de l’Union européenne et de l’Allemagne. L’ex-ministre des Affaires étrangères sera le diplomate le plus haut placé en Europe et partagera son temps entre Berlin et Bruxelles.
Stéphane Dion, qui était ministre des Affaires étrangères jusqu’au 10 janvier dernier, a été remplacé par Chrystia Freeland lors d’un remaniement ministériel. Il avait alors annoncé qu’il quittait la politique active. Puis, après réflexion, et après avoir refusé une offre d’emploi de l’Université de Montréal, où il avait longtemps enseigné les sciences politiques, il a accepté l’offre du premier ministre Justin Trudeau
M. Trudeau a rendu un dernier hommage à M. Dion, de qui il a appris par « sa force et sa sagesse ». Tous les chefs de partis ont souligné la détermination de M. Dion. Le doyen de la Chambre des communes, le député bloquiste Louis Plamondon, a relaté que ce fervent fédéraliste l’avait aidé à parfaire ses discours.
Le dernier des Mohicans
Pour ce dernier discours à la Chambre des communes, Stéphane Dion, qui paraissait très ému, a fait une véritable déclaration d’amour au Canada. Il a souligné la richesse du Canada, de ses deux langues officielles et de son histoire.
Il en a toutefois profité pour passer quelques messages politiques, dont la nécessité pour un chef de parti de parler les deux langues officielles, une pointe à peine voilée à certains candidats dans la course conservatrice qui ne maîtrisent pas le français
Dion a aussi souligné la nécessité de la clarté référendaire, si un autre plébiscite sur la souveraineté se tenait à l’avenir. Stéphane Dion est le père de la Loi sur la clarté, adoptée en 2000 dans la foulée d’un arrêt de la Cour suprême sur la sécession du Québec deux ans plus tôt.
Élu pour la première fois en 1997, Stéphane Dion est devenu le porte-étendard de l’unité canadienne avec la Loi sur la clarté. Sous l’ère Chrétien et Martin, il a dirigé deux ministères, celui des Affaires gouvernementales, puis celui de l’Environnement, avant de prendre la tête du Parti libéral à la surprise de tous en 2006.
Après une défaite cinglante aux élections fédérales de 2008, M. Dion est redevenu simple député, jusqu’à ce qu’il soit nommé ministre des Affaires étrangères après la victoire des libéraux en 2015.
(Avec La Presse canadienne)
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