La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland rencontre mercredi, à Washington, le secrétaire d’État Rex Tillerson, une visite qui survient après les échanges de plus en plus fréquents entre le gouvernement Trudeau et la nouvelle administration américaine.
La responsable de la diplomatie canadienne a un agenda très chargé. Dès mardi, Mme Freeland, s’est entretenue avec le président de la Chambre des représentants Paul Ryan et avec le sénateur John McCain, président de la commission des forces armées au Sénat.
L’ex-ministre du Commerce international, nommée aux Affaires étrangères peu avant l’investiture de Donald Trump, conserve néanmoins la responsabilité du commerce avec les États-Unis.
C’est donc elle qui pilote le délicat dossier de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Maintenir de bonnes relations bilatérales
« Le Canada travaille avec la nouvelle administration des États-Unis pour maintenir nos relations bilatérales solides », a indiqué mardi Andrée-Lyne Hallé, porte-parole du premier ministre Justin Trudeau, en soulignant que « les ministres et les hauts fonctionnaires ont pris contact avec leurs homologues américains par téléphone ou en personne ».
Aucune date n’a pour l’instant été fixée pour une rencontre entre M. Trudeau et le président Donald Trump. La visite de la responsable de la diplomatie canadienne devrait aussi préparer ce rendez-vous. Même si mardi, Kellyanne Conway, la conseillère du président Trump, a fait savoir que le premier ministre Trudeau et le président américain pourraient se rencontrer à Washington dès la semaine prochaine. Une information qu’Ottawa n’a pas confirmée.
Généralement, le président américain nouvellement élu réserve sa première rencontre au premier ministre canadien. Mais M. Trump a accordé ce privilège à la première ministre britannique Theresa May.
Le ministre canadien des Finances Bill Morneau est également à Washington, où il devrait rencontrer quelques membres de la nouvelle administration. Il pourrait s’entretenir avec le secrétaire au Trésor désigné Steven Mnuchin, si ce dernier était confirmé d’ici là par le Sénat.
Ardent défenseur du libre-échange, comme le veut la ligne du cabinet Trudeau, Bill Morneau a fait part de sa volonté de protéger les emplois des Canadiens en nouant de bonnes relations avec les États-Unis, premier partenaire commercial du Canada, dont le nouveau gouvernement prône des politiques protectionnistes.
Lundi, le ministre canadien de la Défense Harjit Sajjan et son homologue américain James Mattis ont parlé à Washington de la présence avancée renforcée de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord en Europe de l’Est et de l’engagement des deux pays envers l’ONU, selon un communiqué du ministre canadien de la Défense. Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son scepticisme sur le rôle de l’OTAN.
Le ministre Sajjan a laissé entendre qu’Ottawa pourrait augmenter ses dépenses militaires, au lendemain de sa rencontre avec son homologue américain à Washington. Il souligne toutefois qu’il est également important de se demander ce que les pays font avec leur armée, un argument utilisé par plusieurs gouvernements fédéraux pour justifier leurs dépenses dérisoires dans le secteur de la défense.
M. Trump s’est souvent attaqué aux membres de l’OTAN qui ne dépensent pas assez pour leur propre défense, un message qu’il a répété lundi, alors que MM. Sajjan et Mattis se rencontraient.
Le ministre des Transports Marc Garneau, le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale et le ministre de l’Immigration Ahmed Hussen ont également été en contact avec Washington, selon le cabinet du premier ministre.
(Avec l’AFP)
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