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Des chercheurs et professeurs canadiens manifestent leur opposition aux politiques de Donald Trump en boycottant les États-Unis.
Photo Credit: Université de Toronto

Au tour des scientifiques canadiens de boycotter les États-Unis de Trump

Des chercheurs et professeurs canadiens boycottent les événements scientifiques en sol américain afin de protester contre l’administration du président Donald Trump.

Des centaines de professeurs et d’universités au Canada se sont joints à plus de 6200 intellectuels du monde en refusant de participer à des conférences internationales tenues en sol américain.

Certains groupes canadiens vont plus loin. Ils reportent leur participation déjà prévue ou rompre les rangs avec leurs homologues américains qui découragent de tels boycottages.

La plupart des chercheurs disent avoir pris leur décision à la suite du décret qui interdit temporairement aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane d’entrer aux États-Unis.

Selon les universitaires, le décret du président Trump met la liberté intellectuelle en péril.

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Selon les universitaires canadiens, le décret du président Trump met la liberté intellectuelle en péril. © Geneviève Normand

Les universitaires canadiens soutiennent que l’exclusion de certains collègues musulmans des conférences scientifiques compromet l’intégrité intellectuelle du discours académique, ajoutant que la mesure renforce le racisme.

La question suscite un débat dans le milieu de la recherche, notamment entre une importante association américaine et son chapitre canadien.

L’Association des études internationales (International Studies Association, ISA), une organisation interdisciplinaire qui dit compter 7000 membres dans le monde, tiendra son congrès annuel à Baltimore, ce mois-ci.

L’association a exprimé sa sympathie pour les personnes touchées par l’interdiction d’entrée, mais a aussi exhorté les chercheurs à assister à la rencontre pour que la recherche puisse continuer sans restriction.

Les Canadiens marquent leur différence

Cette déclaration de l’ISA a suscité l’ire de son chapitre canadien, qui demande à ses membres de boycotter la réunion de Baltimore et organise une autre rencontre pour que les chercheurs qui n’iront pas aux États-Unis puissent présenter leurs recherches au Canada.

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Malgré les recommandations de l’Association des études internationales, les chercheurs canadiens n’ont pas l’intention de se rendre à Baltimore. © ISA

« Nous avons une position unique qui nous permet de parler des conséquences du décret sur les droits de la personne », a affirmé la présidente d’ISA Canada, Colleen Bell, dans une déclaration.

Mme Bell reconnaît qu’il est impossible pour certains de respecter un boycottage et que beaucoup de jeunes chercheurs ou d’étudiants diplômés dépendent des grandes conférences pour présenter leurs articles susceptibles de faire progresser leur carrière.

L’ISA a « fortement » encouragé tous ceux qui peuvent participer à la conférence de Baltimore à s’y rendre. « Nous aurons l’occasion de discuter de la façon d’aller de l’avant, en tant qu’association, dans cette nouvelle réalité. »

ISA Canada a demandé à son organisation mère de condamner le décret sur l’immigration, de proposer des options de téléconférence et de s’engager à tenir des conférences à l’extérieur des États-Unis.

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La division ouest de l’Association canadienne des géographes (ACG), a reporté une conférence initialement prévue dans une université de l’État de Washington. © ACG

Une autre organisation, la division ouest de l’Association canadienne des géographes (ACG), va plus loin en reportant une conférence qui devait avoir lieu dans une université de l’État de Washington.

L’Université de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, a déclaré sur Twitter que la conférence de mars se déroulera maintenant sur son campus  « en solidarité avec les personnes touchées par les lois discriminatoires aux frontières américaines ». L’ACG n’a pas répondu à une demande d’entrevue.

Le mouvement de résistance contre les politiques du président Trump n’est toutefois pas un effort coordonné, mais provient plutôt d’individus.

La professeure de sciences politiques Nicole Marshall, de l’Université de l’Alberta, dit avoir signé une pétition mondiale pour montrer sa solidarité et défendre la diversité au sein du discours académique.

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Josh Neufeld de l’Université de Waterloo en Ontario a déclaré qu’il boycottera tous les voyages aux États-Unis, tant que Donald Trump en sera le président. © Youtube

Josh Neufeld, professeur de biologie à l’Université de Waterloo en Ontario, a décidé de boycotter les voyages personnels et professionnels aux États-Unis avant le décret anti-immigration.

Neufeld affirme que c’est plutôt le discours de Donald Trump lors de son assermentation qui l’a incité à annuler sa présence à une conférence américaine.

Il envisage de participer à des conférences à distance, lorsque cela est possible, en ajoutant que s’opposer à l’administration Trump et ses diverses politiques est, pour lui, un devoir.

(Avec La Presse canadienne)

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