Prime Minister Justin Trudeau takes part in a town hall meeting, in Yellowknife, Northwest Territories, on Friday, Feb. 10, 2017.

De passage à Iqaluit, Justin Trudeau a expliqué que la réforme du système électoral fédéral accorderait aux partis représentant des voix marginales trop de pouvoir au Parlement.
Photo Credit: PC / Sean Kilpatrick

Réforme électorale : des partis marginaux auraient eu trop de poids

Le premier ministre Justin Trudeau laisse entendre que l’une des raisons pour lesquelles il a abandonné l’un de ses engagements-clés de la campagne électorale de 2015 est le risque que des voix marginales ne prennent une importance disproportionnée.

Justin Trudeau estime qu’un changement du mode de scrutin provoquerait la discorde politique et l’instabilité au Canada. Il redoute que des voix marginales comme celle de la candidate à la direction du Parti conservateur Kellie Leitch n’aient une résonance non méritée.

Mme Leitch a fait une proposition controversée sur la sélection des immigrants potentiels et des réfugiés  sur la base d’un test sur les  « valeurs canadiennes ». Une idée qui a été comparée à celles avancées par le président américain Donald Trump.

Jeudi, alors qu’il se mêlait à la foule à Iqaluit, Justin Trudeau a demandé à une femme si elle croyait que Mme Leitch devrait avoir son propre parti. La femme a indiqué que Mme Leitch faisait partie d’une autre conversation, mais M. Trudeau l’a assurée du contraire. Il a expliqué que si un parti représentant des voix marginales détient 10, 15 ou 20 sièges à la Chambre des communes, il détient du même coup la balance du pouvoir

Kellie Leitch
La candidate conservatrice Kellie Leitch est considérée par ses adversaires comme une populiste aux idées parfois extrêmes sur l’immigration. © PC/Liam Richards

Trudeau avait pourtant promis à plusieurs reprises qu’il changerait la façon dont les Canadiens allaient voter aux élections fédérales à temps pour le scrutin de 2019. Il a cependant abandonné cet engagement la semaine dernière.

Le premier ministre se dit cependant conscient de la déception de certains électeurs. Mais il est prêt à assumer les conséquences politiques de sa volte-face. « C’était mon choix à faire, a-t-il dit. Et j’ai choisi de le faire ayant la pleine conscience du coût politique potentiel. Mais je ne ferai pas de compromis quand l’intérêt Canada est en jeu. C’est pour cela que les Canadiens m’ont élu ».

Il a expliqué que l’idée d’un scrutin proportionnel a été abandonnée parce que trop de gens croyaient que ce serait un système favorable aux libéraux. Tandis qu’un référendum sur ce sujet favoriserait la discorde et la désunion à un moment où les forces du nationalisme et du populisme prennent d’assaut les gouvernements à travers le monde.

Justin Trudeau à Iqaluit
Le premier ministre Justin Trudeau trouve que le système électoral canadien qu’il avait promis de changer en 2015, n’est pas si mauvais après tout. © PC/Paul Chiasson

«Si nous devions faire un changement ou risquer un changement qui va hausser des voix extrémistes et des voix d’activistes … Je pense que nous entrerions dans une ère d’instabilité et d’incertitude ».

« Nous mettrions en danger ce qui fait de nous des gens plus chanceux que n’importe qui d’autre sur la planète ».  M. Trudeau fait notamment référence au fait que, même s’ils font partie d’un pays multiculturel, les Canadiens sont toujours en mesure d’élire systématiquement des gouvernements stables et productifs.

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