Alors qu’un nouveau vent de fraîcheur souffle dans le secteur minier à l’échelle de la planète, au Canada l’on se préoccupe de l’avenir de ce secteur qui ne suscite que peu d’intérêt des investisseurs étrangers, à cause d’un cadre réglementaire et fiscal peu attrayant.
Un secteur pas aussi concurrentiel qu’avant.
L’Association minière du Canada (AMC) dresse un portrait plutôt inquiétant de ce secteur en perte de vitesse en ce qui concerne sa compétitivité internationale.
La situation serait telle qu’une bonne partie des investissements consacrés à l’exploration et à différentes activités dans ce secteur seraient actuellement orientés vers des pays étrangers.
Les données publiées par l’AMC mettent en évidence un secteur presque à l’abandon. Les investissements en 2015 ont chuté de plus de 50 % par rapport à l’année précédente, alors que dans le même temps, les investissements directs canadiens à l’étranger n’ont connu qu’un léger déclin de 6 %.
Ces chiffres trahissent le peu d’intérêt qu’ont les investisseurs à développer des projets au Canada.
« Exprimons‑nous simplement, le Canada n’est pas aussi attrayant qu’il l’était pour l’investissement dans les minéraux, et ces capitaux font l’objet d’une concurrence croissante à l’échelle mondiale. L’élimination récente des incitatifs fiscaux fédéraux ciblant le secteur minier, les retards et incertitudes en matière de réglementation, en plus de l’important manque d’infrastructure dans le Nord canadien constituent autant de facteurs qui contribuent à expliquer l’attrait décroissant du Canada. Le temps est venu de mettre en place des éléments de politique pertinents afin d’attirer ces investissements et de retrouver notre statut de chef de file du secteur minier.» – Pierre Gratton, président et chef de la direction de l’AMC.

Un avenir incertain?
Si le désintérêt pour le développement de projets dans le secteur minier au Canada se poursuit, la conséquence immédiate pourrait se traduire en pertes importantes pour le pays, dont l’économie repose essentiellement sur ses ressources naturelles.
L’industrie minière emploie à elle seule près de 400 000 travailleurs à l’échelle du pays, notamment dans le secteur de l’extraction, de la fonte, du traitement et de la fabrication.
Sa contribution au PIB national s’élevait à 56 milliards de dollars en 2015.
Le désintérêt de plus en plus marqué des investisseurs pour ce secteur ces dernières années a fait en sorte que le Canada cède sa place de meneur, en ce qui a trait aux dépenses internationales d’exploration minière, à l’Australie.
Alors qu’aucun nouveau projet minier n’a amorcé l’étape de l’évaluation environnementale du gouvernement fédéral en 2016, l’AMC redoute qu’il y ait moins de découvertes et moins de transformation de projets en mine au Canada au cours des prochaines années.
Une telle situation risquerait de provoquer un fléchissement de l’exportation d’un vaste éventail de minéraux issus de secteurs, à l’instar du cuivre, de l’aluminium, de l’uranium, du fer, de l’acier , du nickel, du zinc, du diamant et de l’or, entre autres.
« De nombreuses incertitudes planent sur le contexte des politiques au Canada alors que nous attendons les résultats d’importantes décisions gouvernementales. Le gouvernement fédéral procède actuellement à un examen des lois environnementales fédérales, à la mise en place d’une politique pancanadienne sur les changements climatiques et tente de répondre à des enjeux de longue date liés au transport et à l’infrastructure. Ces étapes sont toutes nécessaires et constructives, mais elles doivent permettre de renforcer l’attractivité du Canada comme étant un endroit favorable aux affaires. Un des secteurs essentiels de notre économie est en jeu, un secteur qui trace la voie aux pratiques minières durables à l’échelle mondiale. » – Gratton.

Quelques recommandations de l’AMC pour améliorer la compétitivité du secteur
Amélioration du processus d’examen de projets en le rendant plus rapide et plus efficace
Investissement dans les infrastructures essentielles en zones éloignées
Ouverture aux nouveaux marchés en Asie et amélioration des infrastructures de transport
Promouvoir l’innovation au sein de l’industrie et lutter contre les changements climatiques tout en protégeant cette industrie.
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