Un Canadien sur quatre serait favorable à une restriction de l’immigration au Canada similaire à celle promue par Donald Trump aux États-Unis, selon un sondage publié lundi.
Entre novembre 2015 et février 2016, l’opinion publique avait évolué en faveur des politiques d’accueil des réfugiés, mais les récentes arrivées de migrants illégaux en provenance des États-Unis pourraient montrer les limites du nombre de migrants que les Canadiens veulent accepter, selon le communiqué de l’Institut Angus Reid à l’origine du sondage.
La majorité des personnes interrogées (58 %) considère que le gouvernement accueille suffisamment de réfugiés (actuellement 40 000 par an) ou voudrait en accueillir davantage. En revanche, plus de 40 % estiment que le nombre est déjà trop élevé et le Canada ne devrait pas accueillir davantage de réfugiés,selon les résultats du sondage.
Le sondage, réalisé sur Internet du 6 au 9 février, s’appuie sur les réponses de 1508 Canadiens.
Aide-mémoire…
– Au cours de ses premières semaines à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé une série d’ordres exécutifs visant à mettre en place ses promesses de campagne.
– L’un de ces décrets restreignait notamment l’immigration en provenance de sept pays à majorité musulmane, avant d’être suspendu par la justice fédérale américaine. Mais un nouveau décret est attendu dans les prochains jours.

Le Canada pourrait-il être bientôt débordé par des réfugiés venant des États-Unis
Les résultats de ce sondage sont publiés alors que des dizaines de demandeurs d’asile venus des États-Unis traversent illégalement la frontière canado-américaine principalement au Québec et au Manitoba pour demander le statut de réfugié au Canada.
Cet afflux au coeur de l’hiver fait craindre à certains des problèmes de sécurité prononcés si les arrivées s’intensifiaient avec le retour des températures douces printanières.
Ces immigrants tentent de contourner l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, laquelle interdit à des demandeurs d’asile vivant aux États-Unis de réclamer le statut de réfugié à un poste-frontière. Le postulat de l’accord suppose qu’en arrivant en premier lieu aux États-Unis — ou au Canada —, ils sont déjà en sécurité.
Selon un avocat spécialiste en droit de l’immigration, Éric Taillefer, le moyen le plus simple d’empêcher ces passages illégaux est d’annuler l’entente et de permettre à quiconque arrivant à un poste-frontière de réclamer le statut de réfugié.

Le débat autour de l’intégration des réfugiés au Canada
Sur la question de l’intégration des réfugiés syriens dans leur communauté d’accueil, plus de la moitié des Canadiens sont « plutôt d’accord » ou « totalement d’accord » avec le fait que les nouveaux venus « ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer dans la société canadienne ».
Deux députés conservateurs exhortent le gouvernement fédéral à empêcher les passages clandestins de demandeurs d’asile à la frontière canado-américaine.
Michelle Rempel et Tony Clement affirment que ces passages illégaux sont dangereux et font porter un lourd fardeau sur les épaules des policiers locaux.
« Le gouvernement doit réagir à la situation de façon à assurer la sécurité des Canadiens et à envoyer un message fort à ceux qui envisagent de franchir illégalement la frontière qu’il existe des canaux appropriés pour le faire », a déclaré la porte-parole conservatrice en immigration dans une série de messages sur Twitter.
M. Clement, qui est aussi porte-parole du parti en matière de sécurité publique, lui a donné son appui en transmettant ce tweet : « Les passages illégaux sont dangereux et représentent un fardeau pour les autorités locales. Nos lois doivent être appliquées. »
Une porte-parole du ministre de l’Immigration Ahmed Hussen a dit que le gouvernement fédéral n’envisageait pas de se retirer de l’accord. « L’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs est un important instrument pour que le Canada et les États-Unis oeuvrent conjointement sur le traitement ordonné des demandes du statut de réfugié dans les deux pays », a écrit Camielle Edwards dans un courriel.
Elle a ajouté que le gouvernement et la GRC collaborent pour réagir à l’augmentation des demandes d’asile, lesquelles demeurent « au-dessous des fluctuations antérieures ».

RCI avec Reuters, AFP et La Presse canadienne
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