Plusieurs demandeurs d’asile somaliens traversent au Canada en provenance des États-Unis tôt dimanche matin en marchant sur les voies ferrées dans la ville d’Emerson, Manitoba.

Plusieurs demandeurs d’asile somaliens traversent au Canada en provenance des États-Unis tôt dimanche matin en marchant sur les voies ferrées dans la ville d’Emerson, Manitoba.
Photo Credit: PC / JOHN WOODS

Une avocate de l’ONU observera l’afflux des demandeurs d’asile au Manitoba

« Nous sommes très satisfaits du système (d’immigration) du Canada. C’est un système très robuste. Nous souhaitons voir quelle est la situation.a Ce sera simplement une mission d’observation», a déclaré Azadeh Tamjeedi, avocate canadienne œuvrant au sein du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Azadeh TamjeediMe Tamjeedi a été mandatée par l’organisme onusien pour visiter le Manitoba prochainement dans le but de voir de quelle manière évolue l’afflux de réfugiés qui arrive dans la province à pied après avoir fui les États-Unis. 

Tel que la presse du pays l’a révélé récemment, depuis une dizaine de mois des demandeurs d’asile qui se comptent parfois en centaines font la traversée à la frontière qui sépare le Manitoba et l’État du Minnesota aux États-Unis, près de la localité d’Emerson.

Beaucoup d’entre eux risquent leur vie puisqu’ils passent à travers des champs enneigés, parfois dans des températures glaciales.

Plusieurs des personnes qui ont traversé la frontière près de la ville d’Emerson sont originaires d’Afrique. Ils sont en majorité des citoyens de la Somalie, du Djibouti, du Congo et du Ghana. Certains d’entre eux ont payé un fort prix. En raison des engelures, ils ont perdu des doigts ou des orteils. Les températures à Emerson ont chuté parfois à 35 degrés au-dessous de zéro. Ces températures peuvent même coûter la vie.

Ghana Seidu Mohammed, 24 ans, a subi le gel des mains en traversant la frontière vers le Canada. © Radio-Canada / Austin Grabish

Selon les informations publiées par CBC news, Me Tamjeedi affirme que sa visite se concentrera sur la Convention sur les réfugiés des Nations unies de 1951, qui oblige le Canada à prendre des demandeurs d’asile qui arrivent au pays. Mais elle a aussi affirmé que l’ONU n’a pas d’inquiétude quant à la façon dont les fonctionnaires canadiens gèrent la situation jusqu’à présent.

Il est important de rappeler que l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis exige que les demandeurs d’asile fassent leurs démarches de refuge dans le premier pays où ils arrivent. Mais une exemption permet à ceux qui entrent dans le pays par un autre endroit qu’un port d’entrée officiel de faire une demande d’asile.

Par ailleurs, un collègue de Mme Tamjeedi, Jean-Nicolas Beuze, a déjà visité le poste frontalier de Lacolle, au Québec, où d’autres demandeurs d’asile en provenance des États-Unis ont traversé la frontière du Canada à la marche. Selon elle, l’ONU est satisfaite de la façon dont les autorités de Lacolle ont géré la situation.

La localité d’Emerson, au Manitoba

Carte montrant les autoroutes 75 et 200 à Emerson, au Manitoba. Les deux configurations originales et actuelles. ©Rkehler3/Wikimedia Commons

Avec une population d’environ 650 habitants, la ville d’Emerson est devenue l’un des endroits de prédilection de dizaines de réfugiés fuyant les mesures contre les réfugiés et les personnes sans papiers mis en œuvre par le président Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique, Société
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