Le débat sur la légalisation au Québec de l’aide médicale à mourir vient de rejaillir à la une des médias ces derniers jours avec le meurtre dans un établissement de soins de longue durée d’une Québécoise atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Le présumé meurtrier serait le conjoint de cette patiente atteinte d’alzheimer à qui l’on avait refusé l’aide médicale à mourir.
Depuis, des politiciens, des médecins, des patients et des politiciens réagissent.
Un député de l’opposition, François Bonnardel, dont la mère est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis 15 ans, pense que c’est le moment de rouvrir un nouveau volet du débat sur le droit de mourir dans la dignité en étendant ce droit à ceux qui ne sont pas à l’agonie.
Le contexte légal actuel de l’aide médicale à mourir
Selon la loi québécoise sur les soins de fin de vie, une personne admissible à une aide médicale à mourir doit être à l’agonie et atteinte d’une maladie incurable et doit en plus être lucide pour donner elle-même son consentement.
Sont donc exclues d’emblée toutes les personnes, de plus en plus nombreuses dans la société québécoise vieillissante, souffrant de différentes formes de démence, dont l’alzheimer.
L’idée qui circule parmi les élus serait donc d’examiner la possibilité d’élargir l’application de la loi aux personnes ayant donné un consentement préalable, au moment où elles pouvaient le faire, par voie de mandat en cas d’inaptitude.
Ils souhaitent mourir même s’ils ne se meurent pas – 6:30
Le Québec devrait-il étendre l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant d’alzheimer?
La maladie d’Alzheimer affecte maintenant un Canadien sur quatre qui a plus de 85 ans. En 2011, 747 000 Canadiens (125 000 Québécois) étaient officiellement atteints de troubles cognitifs liés à la maladie d’Alzheimer ou à des maladies apparentées et l’on estime que d’ici à 2031, ce chiffre augmentera à 1,4 million de Canadiens. 72 % des personnes atteintes sont des femmes.
Un consensus se dessine au sein des parlementaires québécois qui ont adopté en 2015 la première loi au Canada légalisant par compassion humanitaire la pratique du suicide assisté pour certaines catégories de patients sans espoir de guérison.
L’idée serait de jeter les balises d’un débat public sur la pertinence de légaliser cette fois l’aide médicale à mourir pour les personnes incapables de donner un consentement éclairé, comme les malades atteints de la maladie d’Alzheimer.
Sans prendre d’engagement précis, le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette, a ouvert la porte jeudi dernier à la tenue d’un tel débat public réclamé par les deux principaux partis d’opposition, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec.
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Oui au suicide assisté : un médecin témoigne après sa mort sur YouTube
Le DR Donald Low demandait aux médecins canadiens et aux personnes opposées au suicide assisté de repenser à leur position afin de permettre aux patients en phase terminale de mourir dans la dignité.
RCI avec les informations de Radio-Canada et la contribution de Davide Gentile et Michel Bherer de Radio-Canada
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