Des chercheurs du Centre universitaire de la recherche en analyse des organisations (CIRANO) et le Pôle santé-HEC Montréal viennent de publier un deuxième rapport dont le but est de proposer des recommandations pour améliorer l’implantation de l’innovation en santé.

Joanne Castonguay, économiste, collaboratrice au CIRANO et directrice de recherche à l’Institut de recherche en politique publique, est coauteure de ce deuxième rapport.
Elle constate que beaucoup de ressources sont investies dans la recherche en santé, et qu’il y a beaucoup de découvertes qui permettent d’améliorer les connaissances, mais qui malheureusement ne sont très peu intégrées dans le système de santé.
« C’est équivalent à faire un investissement sur lequel on espère un rendement, mais on ne s’assure pas d’obtenir ce rendement-là », dit Mme Castonguay.
Rappelant l’importance du premier rapport qui portait sur les obstacles et les facilitateurs de l’intégration de l’innovation en santé, Joanne Castonguay relève qu’il a permis de ressortir les principales entraves à cette intégration.
C’est ainsi que le deuxième rapport s’est penché spécifiquement sur les pistes de solutions susceptibles de faire disparaître efficacement ces obstacles, en définissant les meilleures politiques favorables à l’innovation en santé.
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Parmi les obstacles majeurs, les chercheurs ont constaté que le système de santé ne cherche pas à améliorer la valeur des services quand l’accent est mis sur le contrôle des coûts plutôt que sur l’offre aux patients.
Autrement dit, « les prestataires et gestionnaires des services de santé n’étant pas imputables quant à l’efficience du système, ils n’ont pas ou peu de motivation et de moyens pour l’améliorer. Plus encore, le système étant principalement orienté vers le contrôle des coûts, ses mécanismes freinent, voire empêchent toute l’amélioration de la valeur des services, c’est-à-dire de l’innovation ».
L’innovation a pour objectif d’améliorer cette valeur, soutient Mme Castonguay qui relève que, compte tenu du fait que les prestataires ne sont pas responsabilisés, ils ne cherchent pas à améliorer la valeur et ne le font que dans le contexte de projets spéciaux ou de financements caritatifs.
Mme Castonguay observe que les mécanismes de rémunération, la disponibilité des mécanismes de communication et l’ensemble de la gouvernance ne vont pas dans le sens de l’innovation, ce qui compromet la productivité du système de santé
C’est ainsi qu’elle recommande d’améliorer les règles d’achat dans les organisations en bannissant la règle du plus bas soumissionnaire, d’améliorer aussi des règles de rémunération, ce qui va concourir, en fin de compte, à l’amélioration de la gestion des finances publiques.
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