C’est un tardigrade et cet animal quasi indestructible pourrait venir en aide à l’humanité.
Il y en a beaucoup dans le sable des plages de l’Île-du-Prince-Édouard.
Pourquoi pourrait-il être si précieux à l’humain?
C’est parce qu’il sécrète une protéine qui protégerait l’ADN humain des rayons X, offrant ainsi un « bouclier physique », selon des chercheurs japonais.
En septembre dernier, le professeur Takekazu Kunieda de l’Université de Kyoto publiait dans la revue britannique Nature Communications un article sur cet invertébré.
Qu’en est-il?

(3Dstock/Shutterstock)
Le tardigrade, invertébré d’à peine un demi-millimètre, se déplace lentement sur ses huit pattes.
Surnommé « oursons d’eau » en raison de son corps dodu, il peut résister aux conditions extrêmes qui tueraient n’importe quel autre être vivant. Et c’est plutôt impressionnant.
Par exemple, il peut survivre à des températures de moins 50 degrés Celsius, être sorti du froid profond et reprendre ses activités en moins de 20 minutes. Même s’il est ébouillanté à 100 degrés Celsius, il reprend le cours paisible de ses activités aussi en une vingtaine de minutes.
Le vide spatial peut-il avoir raison de lui? Non!
En 2007, des milliers d’oursons d’eau ont été embarqués à bord d’un vaisseau spatial et exposés au vide de l’espace à 270 km d’altitude.
À leur retour, la plupart de ces minuscules invertébrés n’ont présenté aucune altération biologique, et ils se sont même reproduits normalement.
Sans compter qu’une pression de 300 atmosphères ou encore une dose massive de rayons ultraviolets ne l’affecte pas le moins du monde.
Énigme pour les scientifiques!
Et cette protéine?
Toute énigme scientifique attire la curiosité et le besoin de savoir des chercheurs.
Ainsi, le professeur Kunieda et ses collègues se sont lancés dans le séquençage de l’ADN du tardigrade et ont découvert une protéine qui protège cet ADN lorsqu’il est irradié.
Selon les chercheurs, cette protéine est spécifique aux tardigrades.
Poussant un peu plus loin leurs recherches, les scientifiques ont constaté, en laboratoire, que cette protéine pouvait protéger les cellules humaines des rayons X.
Selon l’étude, le secret de l’incroyable capacité de résistance du tardigrade pourrait également se trouver dans son génome.
Et l’Île-du-Prince-Édouard?

(tourismpei.com)
Avec ses plages de sable fin – on dit parfois en anglais que le sable y est tellement fin que ce sont des plages de « squeeking sans », des plages de sable chantonnant – il semblerait que nombre de tardigrades y aient élu domicile.
Comme il n’y avait jamais eu d’études de tardigrades au Canada atlantique, voilà que la biologiste marine américaine Emma Perry s’y est penchée.
Ses nouvelles découvertes soulignent notamment que les tardigrades produisent beaucoup de sucre qui agit par la suite comme antigel.
De plus, elle et ses collègues de la communauté scientifique sont totalement subjugués par la capacité du tardigrade à produire une protéine qui enroule l’ADN de l’invertébré pour créer une protection ajoutée.
De plus, les tardigrades ont un rôle très important dans le cycle du recyclage des nutriments, donc, essentiels aux écosystèmes où ils vivent.
N’ayez aucune crainte, l’été prochain, quand vous plongerez vos pieds dans le sable fin des plages de l’Île-du-Prince-Édouard.
RCI, AFP, CBC, Nature Communications
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