Le premier ministre manitobain Brian Pallister a convoqué la presse, jeudi, pour déplorer le manque de ressources des provinces comme la sienne qui font face à un afflux croissant de demandeurs d’asile qui franchissent illégalement la frontière avec les États-Unis.

M. Pallister dit avoir écrit au premier ministre Justin Trudeau, il y a plus d’une semaine, pour réclamer davantage de financement afin d’offrir des services à ces nouveaux arrivants.
À Emerson, dans cette province centrale, le nombre d’entrées illégales a bondi en flèche dans les derniers mois, tout comme à Hemmingford, au Québec. Les migrants évitent les postes frontaliers, car en vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, ils seraient renvoyés vers le premier pays où ils ont demandé l’asile, soit les États-Unis. S’ils entrent illégalement au Canada sans être appréhendés avant, ils peuvent toutefois rester et faire une demande de réfugié.
Le premier ministre Pallister insiste que son gouvernement a besoin d’aide, parce qu’il y a déjà de nombreux coûts additionnels entraînés par l’afflux croissant de migrants.
« Ce sont de vraies personnes avec de vrais besoins et un vrai coût est occasionné. Le partage doit commencer vraiment, vraiment bientôt », a-t-il déclaré.
Ottawa aux aguets

Interpellé donc une fois de plus sur l’entrée illégale de migrants à la frontière, le ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, répond que le gouvernement fédéral surveille la situation de près pour s’assurer que tous les organismes concernés ont toutes les ressources nécessaires.
En conférence de presse lors d’un événement portant sur un autre sujet à Montréal, le ministre Goodale a indiqué que le gouvernement veille à ce que la Gendarmerie royale (GRC) et l’Agence des services frontaliers réaffectent certaines ressources pour mieux faire face à la situation.
Il souligne que son ministère de l’Immigration était en contact constant avec les organisations sur le terrain qui viennent en aide aux migrants.
Où mettre tous ces nouveaux arrivés?

Au nombre d’un peu plus de 600 durant les sept premières semaines de l’année, la cadence d’arrivée au Canada des réfugiés semble s’accélérer avec l’approche des températures moins sévères du printemps.
Certains observateurs craignent un débordement cet été, puisque les conditions météo clémentes ne devraient plus faire obstacle aux déplacements à pieds entre les deux pays.
Le ministre Goodale se fait rassurant « Nous sommes tous ensemble là-dedans. Nous voulons nous assurer que le Manitoba a les ressources nécessaires, mais aussi les communautés locales où les migrants arriveront au final », a-t-il ajouté.

Ralf Goodale précise que le gouvernement canadien se prépare aussi à la possibilité que certains réfugiés veuillent s’établir ailleurs que dans la province où ils sont entrés illégalement.
« Il y a des témoignages, jusqu’à maintenant, qui nous laissent croire que dans ce cas-ci, au Manitoba, l’objectif final (des migrants) n’est pas Winnipeg. Mais ce serait peut-être Vancouver, Toronto ou Ottawa », a-t-il expliqué.
En visite à Emerson la fin de semaine dernière, M. Goodale a promis de couvrir tous les coûts additionnels pour les premiers répondants qui aident les migrants. Le ministre Goodale a aussi affirmé qu’il discuterait de cet enjeu avec son homologue américain, John Kelly, qu’il rencontrera vendredi.
Regardez : Les réfugiés des États-Unis au Canada – 29:24
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