Séance d’accueil d’étudiants étrangers

Une séance d’accueil d’étudiants étrangers
Photo Credit: Radio-Canada / Martin Thibault

La promotion de la résidence permanente suffira- t-elle pour retenir les étudiants étrangers au Québec?

Le ministère de la de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion vient de signer une entente avec Québec international pour accroître la présence des étudiants internationaux qui étudient actuellement dans la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière- Appalaches.

La promotion de la résidence permanente

L’entente de partenariat de trois ans entre les deux institutions mise sur la promotion de la résidence permanente auprès des étudiants internationaux pour les inciter à demeurer au Québec une fois leurs études achevées.

Grâce à cette entente, un plan a été préparé dans le but de favoriser la rétention de ces étudiants.

Ce plan de 205 000 $ prévoit :

  • une augmentation à 500 du nombre de certificats de sélection du Québec (CSQ) pour ces étudiants;
  • la tenue de séances d’information;
  • le déploiement, en collaboration avec son réseau de partenaires, d’activités visant à répondre aux besoins des étudiants étrangers, notamment en matière d’emploi;
  • des activités de réseautage avec les partenaires du marché du travail.

« Ils ont un diplôme québécois, ils parlent français et connaissent déjà la société québécoise. Ce sont des candidats de choix pour le Québec, et nous souhaitons qu’ils s’établissent ici et contribuent à notre prospérité économique. » – Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion

Des étudiants étrangers se familiarisent avec l’hiver
Des étudiants étrangers se familiarisent avec l’hiver. © Radio-Canada

Situation du marché de l’emploi

La région de la Capitale-Nationale est représentée par la ville de Québec, la Côte-de-Beaupré et l’île d’Orléans. Près de 12 000 entreprises procurent plus de 366 000 emplois dans les secteurs traditionnels, mais aussi dans les domaines du savoir et des technologies de pointe.

Voici quelques secteurs qui permettent aux travailleurs d’occuper une position sur le marché :

  • assurances et services financiers : 10 sièges sociaux, 17 000 emplois;
  • santé et services sociaux;
  • commerce gros et détail;
  • administration;
  •  technologies de l’information et de la communication (TIC) et électronique : 540 entreprises, 19 500 emplois (optique photonique, technologies spatiales, arts numériques, divertissements interactifs, jeux vidéo, développement de logiciels et d’électronique);
  • matériaux composites et plastique, valorisation du bois dans l’habitation et  matériaux textiles et techniques, notamment dans la région de la Chaudière-Appalaches.

Malgré tout,  l’emploi est en baisse en ce mois de mars dans cette région (– 11 100) et le taux de chômage a connu une légère hausse, passant de 6,2 à 6,4 %.

Les immigrants qui s’installent au Québec ont généralement un niveau d’études élevé, mais occupent des emplois peu qualifiés.
Les immigrants qui s’installent au Québec ont généralement un niveau d’études élevé, mais occupent des emplois peu qualifiés. © FRANK PETERS

Nécessité d’une réelle volonté d’insertion professionnelle

Les départs à la retraite s’annoncent massifs dans ces régions au cours des prochaines années et elles doivent pouvoir compter sur une main-d’œuvre diversifiée. Les étudiants internationaux, dont le nombre n’a de cesse de s’accroître au Québec (plus de 38 000 en 2016 contre 25 000 en 2009), sont une pépinière pour ces régions qui prévoient des solutions pour les attirer et les retenir.

La promotion de la résidence permanente est certes une avenue, mais les dirigeants doivent aller plus loin, car au-delà, les défis sont plus importants :

  • ceux de la reconnaissance des diplômes et des expériences professionnelles de la plupart de ces étudiants dans leur pays d’origine;
  • la volonté réelle de certains employeurs de faire confiance à des personnes venues d’autres horizons qu’ils connaissent moins;
  • la flexibilité des processus et des mécanismes d’embauche qui présentent souvent des exigences élevées sur différents aspects (linguistiques, religieux, culturels), etc.

D’un autre côté, l’intégration à l’emploi des travailleurs immigrants, très souvent trop qualifiés et durement frappés par le chômage, dans cette région est menacée, selon les organismes d’aide à l’emploi pour les personnes immigrantes. Ils mettent en cause le sous-financement du gouvernement provincial, qui a considérablement réduit les budgets des services à la main d’œuvre, d’orientation et d’intégration des immigrants au travail.

La conséquence du sous-emploi ou du chômage des immigrants est que le Québec, qui attire chaque année un cortège important d’étudiants internationaux pour ses droits de scolarité abordables, peine à les retenir. La plupart choisissent de s’établir ailleurs, dans des provinces qui leur offrent plus d’occasions à la fin de leurs études.

Catégories : Immigration et Réfugiés, Politique, Société
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