Les trésors cachés du français d’Amérique, d’Hubert Mansion aux Éditions de l’Homme
Photo Credit: Editions de l’Homme

Les trésors cachés du français d’Amérique, d’Hubert Mansion, aux Éditions de l’Homme

« Quand j’ai commencé à me rendre compte que les Canadiens français n’étaient pas fiers de leur langue, ça a été un choc terrible pour moi. C’est une langue qui est restée dans la vraie pureté française. »

Hubert Mansion

Pendant très longtemps, le Canadien français s’est fait marteler sur tous les tons « qu’il parlait mal ». Notre français n’était pas beau : POINT.

Nous devions parler comme les curés en chaire, comme le notaire dans son étude ou nous taire.

Jusqu’au début des années 60 où de nombreux auteurs – Michel Tremblay, Denise Boucher au Québec, Antonine Maillet en Acadie, plus tard Jean-Marc Dalpé en Ontario – ont pris la langue à bras le corps, à fleur de mots et de passion pour dire qui nous sommes.

« On s’imagine que la France, c’est Versailles, un français châtié, pointu. Mais ce n’est pas vrai, c’est une toute petite partie. Le vrai français, celui d’avant, celui d’Henri IV, c’est ici qu’il est vivant. C’est un français très concret. Ce sont des trésors. »

De nombreux mots servent encore ici dans le langage de tous les jours, parfois dans son sens premier souvent dans un sens dérouté, changé.

De nombreux mots ne sont pas des anglicismes, mais de vrais mots français – « barguiner » pour marchander qui ne vient pas de l’anglais « to bargain » qui veut dire la même chose, mais de « barganer » ou encore de « barguigner » qui définissaient au XIIe siècle l’action de marchander.

De très beaux mots régionaux – « se galancer » en Acadie pour dire « se balancer ».

Enfin, c’est au Canada et non en France que le français a eu pour une première fois le statut de langue nationale.

Hubert Mansion © Emilia Tamko

Hubert Mansion parle de son plus récent opus « Les trésors cachés du français d’Amérique »  au micro de Raymond Desmarteau.

Écoutez

P.-S. : Autre trouvaille du recueil d’Hubert Mansion : le mot « Canada » a aussi le sens de menterie au XVIIIe siècle, sans doute pour le goût de l’exagération de ses habitants.

«  Le Canadien est haut, glorieux, menteur, obligeant, affable, honnête, infatigable pour la chasse, les courses, les voyages qu’ils font dans les Pays d’en Haut, paresseux pour la culture des terres. »

Louis Antoine de Bougainville, officier de marine, navigateur et explorateur français.  (1729-1811)

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