Les membres du Comité sur les aéroports régionaux de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) étaient réunis à Québec pour faire le point sur les priorités en matière de transport aérien en région.
Les enjeux des billets d’avion aux prix astronomiques et des immobilisations aéroportuaires

C’est la troisième fois que différents maires et différents partenaires se réunissent sur ces enjeux-là, relève Daniel Côté, maire de Gaspé, ville située sur la pointe est de la Gaspésie, et président du Comité sur les aéroports régionaux de l’Union des municipalités du Québec.
Quand on regarde Québec et Montréal par exemple, les infrastructures, les immobilisations sont bien développées, mais quand on retourne dans des régions un peu plus excentrées, un peu plus loin des grandes villes, on a des enjeux d’immobilisation, des enjeux d’infrastructures, sur lesquels il faut vraiment travailler, constate M. Côté.
La deuxième priorité est la question du prix des billets d’avion. À titre d’exemple, Daniel Côté relève que souvent, un billet d’avion entre Montréal et Gaspé va coûter plus cher qu’un billet entre Paris et Montréal, alors que la distance est quasiment différente et le prix du billet d’avion à l’intérieur du Québec et à l’intérieur même du Canada est énormément plus élevé que ce que l’on retrouve sur la scène internationale.
Quand on fait un comparatif avec par exemple les États-Unis, avec un vol intra-États-Unis, on constate qu’il est à peu près deux à trois fois moins cher qu’un vol à l’intérieur du Québec ou à l’intérieur du Canada pour des distances similaires. Décrit Daniel Côté.
L’un des premiers constats faits par le maire de Gaspé sur la question du prix des billets d’avion quand on compare le Québec ou le Canada avec les États-Unis, c’est qu’aux États-Unis, c’est environ 14 % du prix des billets d’avion qui sont refilés en termes de taxes, de frais ou de droits aux transporteurs, alors qu’au Canada, au lieu de 14 %, c’est 43 %.
À la base, si le prix des billets est aussi élevé pour les vols régionaux, si on se compare avec les États-Unis ou avec l’Europe, c’est parce qu’il y a une grosse question fiscale qu’il faut résoudre en partenariat avec les gouvernements fédéral et provincial, ainsi que les experts du domaine qui doivent bientôt produire des rapports sur la situation, explique Daniel Côté.
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Des vides dans les budgets au niveau fédéral et provincial
L’État doit absolument reconnaître l’importance du transport aérien comme outil ou levier de développement régional pour accompagner les aéroports dans le financement de l’entretien des pistes, des aérogares et autres infrastructures.
Selon les observations de M. Côté, cela permettrait que la facture ne soit plus refilée aux transporteurs et entraînerait automatiquement une baisse des prix des billets pour le transport aérien à l’intérieur du Canada.
Les membres du Comité qui ont répondu favorablement au dépôt, en 2017, d’une politique québécoise sur la mobilité durable qui couvre l’ensemble des modes de transport dont le transport aérien, se sont montrés déçus de noter que les budgets, aussi bien au niveau provincial que fédéral, ne contiennent aucune mesure financière additionnelle pour les aéroports régionaux en ce qui concerne leur développement.
Des demandes précises avaient pourtant été faites aux deux paliers de gouvernements, pourtant, les budgets 2017 n’y ont pas apporté de réponses, relève pour le déplorer Daniel Côté.
Une vaste étude a été lancée pour documenter et évaluer les coûts reliés au maintien et au développement des pistes, des voies de circulation et des aires de stationnement, ainsi qu’à l’acquisition et à la réfection d’équipements de service, de sécurité, d’entretien et d’accueil.
La publication des résultats de cette étude, en mai prochain, permettra de solliciter une aide des deux paliers gouvernementaux sur une base documentée, avec des informations précises sur l’état des lieux des infrastructures et les coûts qui seront reliés à leur réparation et à leur modernisation.
En attendant, Daniel Côté dépeint une situation de ces infrastructures qui peut être très variable d’une ville à une autre, selon que les aéroports ont des vols réguliers, comme c’est le cas à Rouyn-Noranda, à Gaspé ou à Sept-Îles, les infrastructures sont bien développées et régulièrement entretenues.
Par contre, selon que les aéroports sont plus petits et ne connaissent que rarement des vols avec des investisseurs privés ou une clientèle plus touristique, ou constituée de malades en cas d’évacuation médicale, la situation des infrastructures peut parfois laisser à désirer.
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