Aidante naturelle

Une aidante naturelle accompagne une proche malade.
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Rendre visible… le « travail invisible »

Ce premier mardi du mois d’avril est la Journée du travail invisible. La célébration a commencé le 1er avril 2001 à l’initiative de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS), un regroupement qui défend les intérêts des femmes auprès des instances.

Même si la journée initiée par l’AFEAS est plus informelle qu’officielle, n’étant pas reconnue explicitement par les gouvernements fédéral et provinciaux, la réalité sur laquelle elle veut attirer l’attention elle, est connue de tous. Et, à travers cette Journée du travail invisible, l’objectif de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale est de « sensibiliser le public à la valeur sociale et économique de ce travail, non reconnu parce que non comptabilisé dans les comptes nationaux ».

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Helène Cornellier © AFAES

Pour l’AFEAS, la reconnaissance de cette contribution auprès de la famille et de la communauté est devenue indispensable.

La journée du travail invisible est donc « une campagne annuelle d’éducation et d’action qui vise à faire reconnaître le travail non rémunéré des parents auprès des enfants et des aidantes ou des aidants auprès de leurs proches âgés, en perte d’autonomie, malades ou handicapés ». 

Hélène Cornellier est la Responsable des dossiers de l’AFEAS.

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Reconnaissance économique

Le travail dit « invisible » est non rémunéré. Il est réalisé à temps plein ou à temps partiel en faveur d’une personne qui a besoin d’assistance. C’est un travail dont la valeur n’est pas reconnue ou quantifiée dans les comptes nationaux comme le Produit intérieur brut (PIB). Néanmoins, en 1995, l’ONU estimait à 11 000 milliards de dollars américains la valeur annuelle du travail invisible et non rémunéré des femmes sur la planète.

Pour l’AFEAS, la reconnaissance sociale des travailleurs invisibles doit aller de pair avec une reconnaissance économique, soit des mesures financières et fiscales. Sans demander la rémunération de ses membres, l’Association appelle à l’adoption de mesures concrètes, intégrées dans une « Politique de conciliation familletravail-études, pour les parents, tout comme pour les aidantes et les aidants ».

À défaut d’avoir un chiffre précis sur les travailleurs invisibles, on sait qu’au Canada on compte 8,1 millions de proches aidants. Par ailleurs, la pratique du bénévolat, c’est-à-dire du service non rémunéré pour le compte d’un groupe ou d’un organisme, est populaire au pays.

En 2010, selon Statistique Canada, plus de 13,3 millions de personnes, soit 47 % des Canadiens de 15 ans et plus, ont fait du bénévolat. Ils y ont consacré près de 2,07 milliards d’heures, soit un volume de travail équivalant à un peu moins de 1,1 million de postes à temps plein.

Toujours d’après Statistique Canada, les 13,3 millions de personnes qui ont fait du bénévolat en 2010 représentaient une augmentation de 6,4 % par rapport à 2007 et de 12,5 % par rapport à 2004. En comparaison, le taux de croissance enregistré pour l’ensemble de la population de 15 ans et plus était de 8,4 % de 2004 à 2010.

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Catégories : Économie, Politique, Santé, Société
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