Selon l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) jusqu'à 30 % des patients à faible risque subissent des examens médicaux inutiles.
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Santé : 30 % des patients canadiens auraient subi des interventions non nécessaires

Près du tiers des patients canadiens auraient subi des interventions non nécessaires pour diagnostiquer ou pour traiter un problème de santé, selon un nouveau rapport.

L’étude de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) s’est penchée sur huit traitements spécifiques en s’appuyant sur des données récoltées à travers le pays. Selon ces données, l’institut estime que jusqu’à 30 % des patients à faible risque subissent des examens médicaux potentiellement non nécessaires.

Le rapport intitulé Les soins non nécessaires au Canadaa été élaboré en partenariat avec la campagne nationale Choisir avec soin, un mouvement qui milite pour la réduction des interventions qui peuvent alourdir le système des soins de santé et causer du tort aux patients.

L’ICIS estime que le rapport, en plus des recommandations de Choisir avec soin, devrait convaincre les patients de réévaluer la croyance selon laquelle plus il y a d’interventions, mieux c’est.

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Tracy Johnson de l’ICIS estime que patients et professionnels de la santé doivent prendre le temps d’évaluer la pertinence de certaines interventions. © ICIS

Tracy Johnson, de l’ICIS, croit que ce rapport peut donner aux patients et aux professionnels de la santé l’occasion de se demander si l’intervention est vraiment nécessaire et d’évaluer les risques.

Le rapport s’est penché sur huit types d’examens. Dans une catégorie, l’étude a examiné le nombre de patients ayant subi des examens d’imagerie pour une simple douleur au dos. Choisir avec soin recommande aux patients de refuser les rayons X, l’imagerie par résonance magnétique et le tomodensitomètre s’ils ont mal au bas du dos sans aucun autre symptôme.

L’étude a également examiné l’utilisation d’« antipsychotiques atypiques » chez les enfants et les jeunes, de même que le recours aux benzodiazépines chez les personnes âgées souffrant d’insomnie. Elle s’est aussi penchée sur les examens préopératoires menés chez les patients se préparant à subir une opération à faible risque, les mammographies pour les jeunes femmes présentant un faible risque de cancer du sein et le recours à l’imagerie dans les cas de traumatismes crâniens mineurs, entre autres.

Des interventions hâtives et coûteuses

Mme Johnson a indiqué qu’une analyse complexe de ces différentes catégories suggère qu’environ 30 % des patients subiront des tests déconseillés par Choisir avec soin. Selon elle, ces interventions non nécessaires font augmenter les temps d’attente et sont coûteuses pour le système de santé.

Chirurgie minimalement invasive à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.
Le rapport de l’ICIS est une étape vers la normalisation des mesures et l’amélioration des données qui permettront de déceler les lacunes et d’accroître la qualité des soins offerts aux Canadiens. © Radio-Canada

(Avec La Presse canadienne)

Quelques points saillants du rapport :

  • En Ontario et en Alberta, le tiers des patients qui se sont rendus au service d’urgence en raison d’un traumatisme crânien mineur et qui présentaient un risque faible ont passé une TDM de la tête, en dépit d’une recommandation de la campagne Choisir avec soin selon laquelle de tels examens sont superflus, voire préjudiciables.
  • Au Canada, une personne âgée sur 10 utilise de la benzodiazépine de façon régulière dans le cadre d’un traitement contre l’insomnie, l’agitation ou le delirium. Or, certaines recommandations de la campagne Choisir avec soin font état de préjudices associés à l’utilisation à long terme de ces médicaments.
  • En Ontario, en Saskatchewan et en Alberta, de 18 à 35 % des patients ont subi un examen préopératoire (comme une radiographie thoracique, un ECG ou une épreuve d’effort) avant une intervention à faible risque. Les recommandations de la campagne Choisir avec soin indiquent toutefois que ces examens, en plus d’être non nécessaires, peuvent entraîner des préjudices et retarder les interventions chirurgicales.
  • Le taux d’utilisation de la quétiapine à faible dose chez les enfants et les jeunes (sans doute pour le traitement de l’insomnie) a connu une croissance rapide au Manitoba, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
  • De 2008-2009 à 2013-2014, il est passé de 104 à 186 par tranche de 100 000 habitants. Choisir avec soin ne recommande pas ce médicament pour le traitement de l’insomnie chez les enfants et les jeunes.

(Source: ICIS)

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