Des féministes manifestent contre la prostitution durant le Grand Prix de formule 1, au centre-ville de Montréal.

Des féministes manifestent contre la prostitution durant le Grand Prix de formule 1, au centre-ville de Montréal en 2012.
Photo Credit: PC / Peter Mccabe

Le Grand Prix du Canada fait exploser le tourisme sexuel : une légende urbaine?

Des groupes de femmes du Québec et de partout au pays dénoncent encore cette année l’augmentation qu’elles anticipent de l’exploitation sexuelle des femmes durant des événements sportifs majeurs comme le Grand Prix de formule 1 à Montréal, qui aura lieu la semaine prochaine. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) estime pour sa part que, règle générale, plus il y a de touristes, plus il y a de prostitution.

Les statistiques locales montrant une connexion entre le Grand Prix et une augmentation des services sexuels commerciaux sont pourtant difficiles à trouver. Une grande partie du problème peut être attribuée à la nature secrète du travail.

Des groupes de défense des droits des femmes disent s’appuyer sur des témoignages confidentiels de femmes au sein de l’industrie. Mais plusieurs personnes du milieu affirment qu’il n’y a jamais eu de lien prouvé.

Deux visions qui s’affrontent

L’an dernier, une travailleuse confiait au quotidien anglophone The Gazette : « Je fais plus d’argent au Festival de Jazz de Montréal (fin juin) avec les musiciens, les techniciens et les journalistes. Pourquoi? Parce qu’ils sont à Montréal pour une plus longue période éloignés de leurs épouses ou de leurs enfants ou de leurs amis. C’est à ce moment-là que je vois une augmentation. »

Plusieurs travailleurs contestent ces discours officiels et disent craindre en fait une surveillance policière accrue de leurs activités et une plus grande répression.

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La rue Crescent, à Montréal, durant le Grand Prix du Canada.Photo Credit: PC / Peter Mccabe
La rue Crescent, à Montréal, durant le Grand Prix du Canada.Photo Credit: PC / Peter Mccabe

Montréal étudiera l’ampleur de l’exploitation sexuelle

Le maire de Montréal, Denis Coderre, annonçait il y a deux semaines qu’il avait conclu une entente avec le Conseil des Montréalaises pour étudier le prétendu phénomène de l’exploitation sexuelle des femmes lors de l’événement de F1.

Le groupe de travail, présidé par Cathy Wong, aura un mandat de trois ans. Il devra fournir des recommandations à la Ville par la suite.

« Notre premier rôle en sera un de concertation avec les groupes communautaires et les groupes de femmes. Le mandat de trois ans nous laissera suffisamment de temps pour récolter des données, rencontrer celles qui vivent ces réalités-là et réfléchir au rôle qu’une ville peut jouer [par rapport au phénomène de l’exploitation sexuelle] », ajoute Cathy Wong.

RCI avec des informations de Jesse Feith du Montreal Gazette et la contribution de Danny Braün, Julie Marceau et Annie Desrochers de Radio-Canada

En complément

Le Grand prix de F1 de Montréal: une grand-messe pour touristes sexuels? – RCI 

Montréal étudiera le phénomène d’exploitation sexuelle durant la F1 – Radio-Canada 

Exploitation sexuelle lors du Grand Prix : deux visions s’affrontent – Radio-Canada 

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