La traite et l’exploitation des personnes est un fléau partout dans le monde

La traite et l’exploitation des personnes est un fléau partout dans le monde
Photo Credit: Gendarmerie royale du Canada

À l’aube du Grand Prix du Canada, un rappel est lancé sur les conséquences de l’exploitation sexuelle

La campagne « Acheter du sexe, ce n’est pas un jeu » vient d’être lancée à quelques jours du Grand Prix du Canada à Montréal, un événement sportif international tristement reconnu comme étant l’un des plus ravageurs en matière de traite de personnes, selon l’organisme Le Phare des affranchi(e)s, instigateur de la campagne de sensibilisation. 

Une vidéo prenant la forme d’une émission populaire capte l’attention du public par son ton léger et humoristique, pour ensuite dévoiler des réalités crues des victimes d’exploitation sexuelle.

« Le Phare des Affranchi(e)s ne prend pas position dans le débat sur la prostitution. Nous souhaitons faire comprendre aux gens que personne ne sait quelle partie de toute la prostitution est en réalité de l’exploitation sexuelle, mais qu’il est impossible pour un client de faire la différence. Ainsi, en achetant du sexe, vous risquez d’exploiter sexuellement une femme, un homme ou un enfant et de lui causer de graves conséquences, même si vous ne les voyez pas », souligne Nathalie Khlat, présidente du Phare des Affranchi(e)s.

La traite interne de personnes a des fins d'exploitation sexuelle au Canada

En octobre 2013, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a rendu publiques les conclusions du projet SAFEKEEPING de son Centre national de coordination contre la traite de personnes (CNCTP). Durant plus de cinq ans, ce projet a recueilli de l’information et des renseignements sur les affaires de traite de personnes ou liées à la traite de personnes au pays. Le projet SAFEKEEPING est un rapport de référence qui décrit la nature et la portée de la traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle au Canada. Les constatations définissent les caractéristiques des trafiquants et des victimes, les vulnérabilités des victimes et le modus operandi des trafiquants.


Trafiquants

  • Les trafiquants forcent les victimes à fournir des services sexuels à des clients surtout dans des hôtels, des résidences privées et des lieux de divertissement pour adultes.
  • Les trafiquants qui forcent leurs victimes à fournir des services sexuels dans des hôtels ou des résidences privées trouvent surtout leurs clients par la publicité en ligne. Ils ont aussi recours à des agences externes (agences d’escorte et de placement de danseuses) pour recruter des clients, mais pas autant qu’à la publicité en ligne.
  • Les trafiquants gardent souvent tous les profits générés par leurs victimes, qui gagnent généralement de 500 $ à 1000 $ par jour.
  • La majorité des trafiquants sont des citoyens canadiens masculins, âgés de 19 à 32 ans, de différentes races et origines ethniques.
  • Parmi les trafiquants, on compte de plus en plus de femmes adultes et de personnes de moins de 18 ans (surtout de sexe féminin).
  • Les trafiquantes travaillent généralement avec au moins un homme, qui est parfois leur conjoint.
  • Les trafiquants de moins de 18 ans travaillent souvent en partenariat avec des adultes.
  • Dans près de la moitié des cas de traite interne de personnes à des fins d’exploitation sexuelle, les trafiquants sont associés à des gangs de rue. Aucun renseignement n’indique toutefois que la traite de personnes est une activité organisée des gangs de rue.
  • Presque autant de trafiquants travaillent seuls qu’avec d’autres individus (amis, associés de confiance, membres de leur famille, petit(e) ami(e) ou prostituées).

Victimes

  • Les victimes sont des citoyennes canadiennes, âgées de 14 à 22 ans, normalement de race blanche.
  • Les personnes les plus vulnérables sont celles qui ont besoin d’argent ou qui recherchent l’amour et l’affection.
  • Les personnes de moins de 18 ans et celles qui dansent dans les lieux de divertissement pour adultes ou qui se prostituent sont plus susceptibles de se faire recruter et contrôler par un trafiquant. Cependant, n’importe qui peut devenir victime de la traite de personnes.
  • Près de la moitié des victimes n’ont aucune expérience des lieux de divertissement pour adultes ou de la prostitution.
  • Au cours des dernières années, de plus en plus de personnes dans une situation relativement stable sont devenues des victimes de la traite de personnes.
  • Les victimes dont le trafiquant a moins de 18 ans ont normalement elles aussi moins de 18 ans.

Modus operandi

  • Les victimes rencontrent généralement les trafiquants directement ou par l’entremise de connaissances ou d’amis communs. Quelques victimes rencontrent leur trafiquant sur Internet, sur des sites de réseautage social comme Facebook.
  • Les trafiquants recrutent principalement leurs victimes dans des hôtels ou des résidences (lors de « partys »), dans des bars ou des clubs (y compris des lieux de divertissement pour adultes) et dans la rue.
  • Généralement, les trafiquants instaurent leur domination en établissant un lien de confiance avec leurs victimes (une fausse amitié ou de faux sentiments amoureux) ou par l’emprise psychologique, les menaces, l’intimidation ou la violence.
  • Les trafiquants déplacent souvent leurs victimes d’une ville ou d’une province à une autre. Les grands centres sont l’Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique et l’Alberta, et les victimes sont souvent exploitées dans les provinces voisines.
Radio Canada International avec GRC et Le phare des affranchies
Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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