Les mouvements souverainistes ne sont pas que québécois au Canada.
Les premiers partis souverainistes qu’étaient le RIN, (Rassemblement pour l’Indépendance nationale – de gauche), le RN (Ralliement national – de droite), le Mouvement Souveraineté Association, créé par René Lévesque après qu’il eut quitté le gouvernement libéral au cours des années 60, ont fusionné pour créer le Parti québécois.

Ralliement national (Archives Radio-Canada)

Ralliement pour l’indépendance nationale (Amériquefrancaise.net)
Plusieurs années plus tard, et après deux référendums, le mouvement souverainiste au Québec a vu l’arrivée de deux autres partis, Option nationale (ON) et Québec Solidaire (QS).
Et c’est dans compter les autres partis, médias, groupes ou groupuscules qui gravitent autour de cette option.
Ailleurs au Canada
Le tout premier mouvement véritablement sécessionniste au Canada a vu le jour en Nouvelle-Écosse quelques années après la Confédération de 1867 en réaction à des difficultés économiques que connaissait cette province du Canada atlantique. Ce mouvement n’a pour ainsi dire pas vraiment vécu, il a fallu attendre plus d’une centaine d‘années avant que naisse un autre mouvement séparatiste au Canada dans une province à majorité anglophone.
Séparatisme dans l’Ouest
C’est au début des années 80 que le Western Canada Concept émerge en Alberta.
Ce parti entend réparer les « injustices perpétrées par le gouvernement central à Ottawa contre l’Ouest canadien ».
Des injustices ressenties en ce qui a trait aux tarifs de marchandises, au prix du pétrole, au bilinguisme et à la sous-représentation de l’Ouest au sein du pouvoir fédéral.
Les Albertains ne sont pas convaincus, le Western Canada Concept ne faisant élire qu’un seul député lors d’une élection partielle provinciale.
Malgré tout survivent des petits partis d’allégeance souverainiste dans l’Ouest canadien, des partis tels le Western Block – fondé en 2005 – et le Separation Party of Alberta – fondé en 2003 – sans représentation parlementaire.
Il en va de même dans la province voisine de la Saskatchewan avec le Western Independence Party et le Western Independence Party of Saskatchewan.
Ontario
La province la plus populeuse du Canada n’est pas en reste quand vient le temps de parler de scission.
Vers 1985, la grande région de Toronto, appelée Golden Horseshoe, a vu naître l’idée de devenir une province en soi. Le Golden Horseshoe, ou fer à cheval doré, est une région fortement urbanisée du centre-sud de l’Ontario qui correspond à la grande région métropolitaine d’Oshawa, Whitby, Toronto, Mississauga, Oakville, Burlington, Hamilton.
Un projet qui n’a pas vraiment levé de terre.
Par contre, le nord de l’Ontario abrite un parti souverainiste, le Northern Ontario Party (NOP), qui s’appelait Northern Ontario Heritage Party (NOHP) jusqu’en 2016.
Créé en 1977, le NOP, qui défendait la thèse de la création d’une province distincte du nord de l’Ontario, a été dissolu en 1985 pour renaître en 2010.
Qu’en est-il des villes?
Selon les structures politiques canadiennes, les villes sont des « créations des provinces ». Elles n’ont donc pas vraiment le droit de revendiquer des statuts d’indépendance.
Qu`à cela ne tienne, la menace de quitter une province pour faire partie d’une autre vient d’être lancée.
Bienvenue à L’Anse au Loup
Le nom est joli n’est-ce pas?
L’Anse au Loup est un village de 600 habitants sur la rive nord du détroit de Belle Isle séparant le Labrador de l’île de Terre-Neuve.
Le maire du village, – en fait ce sont sept communautés rurales amalgamées – Hedley Ryland, affirme que les routes sont tellement mauvaises dans sa communauté qu’il voudrait voir être redessinée la frontière entre le Labrador et le Québec pour faire passer L’Anse au Loup au Québec, car la province, Terre-Neuve-et-Labrador, fait la sourde oreille devant les demandes répétées de son administration pour régler ce problème.

La route 510 à L’Anse au Loup (Hedley Ryland)
Le gouvernement terre-neuvien a mis en place un plan quinquennal de réfection routière dans le sud du Labrador, mais, selon M. Rylan, c’est trop peu et beaucoup trop tard.
« Particularly from L’Anse au Clair to Pinware, you’re seeing vehicles off on the side of the road with flats and blowouts… We are too frightened to get on the road. We’re in the process right now of setting up some formal demonstration. We can probably take that demonstration and go to Québec and lobby the government to try to move the border. »
(Trad. : Quand on roule de L’Anse au Clair à Pinware, on voit plusieurs voitures sur l’accotement avec des crevaisons et des pneus éclatés. Nous avons peur de prendre cette route. Nous sommes à mettre en place de vraies manifestations. Nous pourrions par exemple porter notre cause à Québec et demander au gouvernement de déplacer la frontière.)
Hedley Ryland
Le ministère des Transports de Terre-Neuve-et-Labrador affirme que la route 510 se retrouve en priorité dans ses chantiers.
RCI, CBC Corner Brook, Émission du matin, Radio-Canada, Encyclopédie canadienne
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